Lamartine, une nouvelle friche très proprette à Lyon

REPORTAGE 135 artistes sont relogés dans cette ancienne usine dix fois moins grande que la friche RVI...

Dalya Daoud
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Les deux ailes de l'usine Lamartine sont divisées en plusieurs ateliers que les artistes se sont répartis non sans heurt.
Les deux ailes de l'usine Lamartine sont divisées en plusieurs ateliers que les artistes se sont répartis non sans heurt. — C. VILLEMAIN / 20 MINUTES

Après six mois de querelles intestines, l'atmosphère est à l'apaisement à la friche Lamartine. Installés depuis octobre dernier dans cette ancienne usine de corseterie, les artistes expulsés de la friche RVI, à quelques mètres de là, sont finalement parvenus à se faire accepter dans cette très calme rue du 8e où s'alignent des pavillons cossus.

Il leur aura fallu montrer patte blanche pour que la mairie de Lyon, propriétaire des lieux, leur accorde un droit d'entrée et de résidence, après révision de projets culturels présentés par huit collectifs.Fini le mélange des genres. Seuls des artistes résident désormais dans cet espace divisé en deux ailes, avec une verrière au centre, alors qu'ils cohabitaient à RVI avec des squatteurs, quelques activistes politiques.

Des studios de musique bientôt créés

Pour certains, «cette atmosphère politico-culturelle faisait le charme de la friche». Pour d'autres, elle ne manque pas. C'est en tout cas dans ces conditions que la mairie a investi 90.000 euros, pour rendre Lamartine conforme aux normes de sécurité de base. Une enveloppe de 100.000 euros doit être dépensée prochainement pour créer notamment quatre studios de musique.

Sur les 3.000 m2 de Lamartine, une surface dix fois moins grande que celle de RVI, les conditions de création ne sont pas très «institutionnelles» mais malgré tout, le désordre est propret.

Une future friche hors de Lyon

Les murs sont lépreux, mais les établis sont bien montés, les costumes de scène sont suspendus en ligne et les piles de plaques de bois calées. «On s'est serré comme des anchois, on a montré que l'on pouvait y arriver. Ce serait bien que Lamartine soit un point de départ. Mieux, que l'usine devienne un lieu pérenne», espère Serge Desautels, porte-parole du collectif la Cité des Arts.

A cette hypothèse, Georges Képénékian, adjoint à la culture, répond sans détour: «Il n'en est pas question, la convention court jusqu'en 2014.» Après cette date, l'usine sera rasée pour agrandir le stade mitoyen de l'association sportive de Montchat.

Et à nouveau, les frichards poseront la question de leur résidence. Pour la mairie,«il faut être réaliste». Les projets se dessinent à Tarare ou à Saint-Chamond plutôt qu'au cœur de Lyon.

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