Le hip-hop fait un break à Lyon

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C’est ce soir, au  Ninkasi Kao que s’ouvre le  premier véritable festival de  hip-hop lyonnais, l’Original 84-04. A 34 ans, Jean-Marc Mougeot, son directeur, incarne une sorte de figure tutélaire du mouvement – débarqué d’outre-Atlantique en 1984 – dans l’agglomération. « Tout a commencé avec l’émission “H.I.P.H.O.P.” de Sydney sur TF1 », raconte celui que l’on surnomme JM. Il fut le chef de file respecté des B-Boys Breakers, première compagnie de danse hip-hop lyonnaise.  Tout est parti du quartier Michelet de Rillieux-la-Pape, où, avec une poignée de copains, Jean-Marc Mougeot tente, d’abord maladroitement, de reproduire les figures de Sydney. « C’est en les reproduisant mal que l’on a créé nos propres figures. Le hip-hop, en fait, est un accident », explique-t-il, vingt ans après. « Très rapidement, le hip-hop a répondu pour nous à une attente artistique et sociologique. Idéologiquement, on ne croyait en rien. Et le fait même que l’on danse est devenu un message », continue-t-il. De fil en aiguille, le feu a pris à Vénissieux, avec Traction Avant, et à Saint-Priest, avec Accro Rap. « On manquait de tout. L’idée, pour nous, c’était : le hip-hop ça n’existe pas, alors inventons-le, c’est notre monde », se souvient, intarissable, Jean-Marc Mougeot.  Deux décennies plus tard, Lyon est toujours à la pointe. Notamment grâce à la compagnie des Pokémon, championne du monde de breakdance. Ils seront, samedi, à l’affiche du festival Original 84-04. Une manifestation que son directeur veut « fédératrice », rassemblant toutes les déclinaisons du hip-hop (rap, DJ, dance, tag). « Pour moi, c’est un plus dans la liste des moins à Lyon. »    Fabrice Arfi

affiche Evénement phare du festival, le battle de danse, samedi,  à l’Astroballe, devrait réunir 3 000 spectateurs.  Des équipes américaines, russes et allemandes  sont attendues. (www.loriginal8404.com)