Lyon : Nuisances nocturnes, rodéos, trafic...Dans plusieurs quartiers, les riverains excédés attendent beaucoup du nouveau maire

SECURITE Les habitants de plusieurs quartiers de Lyon (Rhône), dont l’hypercentre et la Guillotière, dénoncent de fortes nuisances et une grande insécurité depuis le déconfinement. Ils comptent sur la nouvelle municipalité pour les aider

Elisa Frisullo
La rue Edouard Herriot a été fermée à la circulation en soirée le week-end en 2019 pour limiter les nuisances dénoncées par les habitants .
La rue Edouard Herriot a été fermée à la circulation en soirée le week-end en 2019 pour limiter les nuisances dénoncées par les habitants . — E. Frisullo / 20 Minutes
  • Depuis le déconfinement, les nuisances ont repris de plus belle dans certains quartiers de Lyon.
  • Les riverains, qui avaient réussi à faire bouger les autorités à l’automne pour lutter contre l’insécurité, attendent beaucoup du nouveau maire Grégory Doucet.

A peine élu, Grégory Doucet s’apprête déjà à voir débarquer sur son bureau plusieurs dossiers chauds. Parmi ces affaires urgentes, le maire écologiste de Lyon, (Rhône), qui prendra officiellement la place de Gérard Collomb​ samedi, est déjà attendu au tournant par de nombreux Lyonnais pour lesquels le déconfinement n’a pas uniquement été source de retour à une vie plus normale. « Avant, les nuisances que nous subissions étaient principalement le week-end. Aujourd’hui, c’est toute la semaine », déplore Sarah, l’une des porte-paroles du collectif Presqu’Ile en colère.

Vitesse excessive, cris, agressions

A l’automne dernier, après des mois passés à interpeller les autorités, ce dernier avait obtenu l’interdiction de circulation, les nuits du week-end, sur un petit périmètre de la Presqu’Ile. La vidéo verbalisation avait aussi été mise en place à titre expérimental sur une partie du centre-ville puis à la Guillotière pour lutter contre les excès de vitesse et le stationnement sauvage. « Des choses ont été faites, concède Sarah. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut une politique globale de la part de l’autorité publique. On ne peut pas se contenter des mesures qui ne font que déplacer le problème ».

Depuis la fin du confinement, le collectif qui compte plus de 3.000 adhérents subit des nuisances sonores à répétition, des excès de vitesse en pleine nuit, déplore plusieurs agressions. « Les gens ont peur. On ne se sent pas du tout en sécurité. C’est simple, on n’ose plus sortir le soir et on dort mal. On est réveillé par des cris de zombis », lâche cette mère de trois enfants.

De l’autre côté de du Rhône, sur la rive gauche, les riverains de la Guillotière ont des journées et des nuits tout autant agitées. « Le confinement a été compliqué. Mais depuis le déconfinement, c’est presque pire qu’avant », témoigne l’une des membres de la Guill’en Colère.

Le maire et le président de la métropole bientôt sollicités

Dans ce secteur, les habitants déplorent les cris, chaque nuit ou presque, des groupes enivrés, les trafics en tous genres, les bagarres récurrentes. « Il faut des policiers en patrouille sur le terrain. La présence humaine, il n’y a que cela qui pourra marcher », ajoute la jeune femme qui compte solliciter dans les tout prochains jours le nouveau maire de Lyon sur cette question. Tout comme le futur président écologiste de la métropole Bruno Bernard. « Pendant la campagne, Grégory Doucet est le seul candidat à la mairie à ne pas avoir accepté de nous rencontrer pour aborder ces problèmes, ajoute-t-elle. Nous allons donc solliciter une entrevue avec lui et nous espérons qu’il sera attentif aux difficultés que nous rencontrons ».


La préfecture du Rhône, qui s’était emparée du sujet à l’automne après des incidents en Presqu’Ile, avait pris quelques mesures pour lutter contre les nuisances. Contactés par 20 Minutes sur les actions envisagées pour réduire le sentiment d’insécurité de nouveau palpable à Lyon, les services de l’Etat rappellent que des moyens humains ont été déployés il y a quelques mois.

Dans les quartiers de la métropole concernés, la présence policière a été renforcée. Un travail a aussi été engagé avec les villes, notamment sur la coordination du travail de terrain de la police nationale et de la police municipale et sur la vidéosurveillance, indique la préfecture, sans évoquer de nouvelles actions pour mettre un frein au regain de nuisances et incivilités.