Municipales 2020 à Lyon : Collomb ne sera pas candidat à la présidence de la métropole et cède la tête de liste au LR Buffet
ELECTION Le maire de Lyon a annoncé son alliance avec le candidat LR François-Noël Buffet pour la stratégique présidence de la métropole
« Nous venons de familles différentes mais nous voulons l’union pour affronter la crise et reconstruire Lyon ». Comme cela était pressenti, Gérard Collomb, maire sortant de la capitale des Gaules, a confirmé ce jeudi lors d’une conférence de presse qu’il fusionnait ses listes avec celles des Républicains en vue du second tour des élections municipales et métropolitaines qui doit se tenir le 28 juin.
Mais le baron a surpris son auditoire en annonçant qu’il s’effacerait derrière le candidat LR François-Noël Buffet pour la stratégique présidence de la métropole. Et qu’il ne se présenterait pas non plus à la mairie, laissant la place à son poulain Yann Cucherat, au profit duquel s’est désisté également Etienne Blanc (LR), arrivé pourtant en seconde position lors du 1er tour.
Garder la même ligne politique
Les discussions entamées il y a trois jours n’ont qu’un seul objectif selon l’ancien ministre de l’Intérieur : « garder la ligne politique qui a fait notre succès depuis une vingtaine d’années ». Une façon, diront les observateurs, de se ménager une porte de sortie honorable. Gérard Collomb, dont les listes se sont classées en troisième position à la métropole et à la ville, n’était pas en position de l’emporter.
Lui préfère la jouer altruiste. « Certains pensaient que j’allais m’accrocher au pouvoir. Mais ce n’est pas un problème de personne, répond-il. C’est un problème de ligne politique. J’apprécie les qualités de François-Noël Buffet. Je suis sûr qu’avec lui la métropole ira dans le bon sens ». Et d’insister : « A quelques nuances près, nous partageons la même vision des choses qui permettra d’avancer et qui évitera d’avoir une rupture dans la politique menée ici depuis des années ».
Dans la même lignée qu’Edouard Herriot ?
Si Gérard Collomb a toujours su ménager les élus de droite notamment au 3e tour des élections municipales, c’est la première fois qu’il opère un tel rapprochement. Un retournement de veste ? Non, une « tradition lyonnaise », selon l’intéressé qui n’hésite pas à citer ses prédécesseurs. « J’ai été le premier à travailler avec Raymond Barre refusant d’être machinalement dans l’opposition ». Une vision partagée par Etienne Blanc.
« L’histoire de Lyon n’est pas née en 2020. Prenez Raymond Barre, prenez Edouard Herriot. Ils ont su nouer des accords dépassant les clivages politiques classiques. C’est dans l’ADN de la ville », estime l’ex-candidat LR.
Dans quelques semaines, Gérard Collomb rendra les clés de la ville mais assure qu’il continuera d’œuvrer au second rang. « J’ai donné 40 ans de ma vie à la ville de Lyon : 20 ans pour la conquérir, 20 ans pour la transformer. Je veillerai donc quelque temps que l’on soit sur la bonne ligne ».