Villeurbanne : La mairie va ouvrir des « bains-douches » pour les familles sans-abri

SOLIDARITE Ils seront accessibles courant janvier dans les anciens équipements du stade Georges-Lyvet.

Caroline Girardon
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La mairie de Villeurbanne va ouvrir en janvier 2020 un dispositif de bains-douches pour les familles sans domicile.
La mairie de Villeurbanne va ouvrir en janvier 2020 un dispositif de bains-douches pour les familles sans domicile. — Gilles Michallet / Villeurbanne
  • La mairie de Villeurbanne va créer en janvier un dispositif de « bains-douches » pour les familles sans domicile.
  • Il s’agira également de les aider sur place dans leurs démarches administratives.
  • Seules les familles accompagnées ou repérées par les associations de la ville pourront y avoir accès… Et pas les hommes seuls.

La ville de Villeurbanne ouvrira courant janvier, un dispositif de « bains-douches » destiné en priorité aux familles vivant dans la rue ou dans des squats. « Il y a une réelle carence en la matière à l’échelle de l’agglomération lyonnaise. L’offre est très limitée alors que les besoins sont importants », appuie Jean-Paul Bret le maire de la ville, déplorant au passage la fermeture des « Bains », situés dans le 1er arrondissement de Lyon, commune voisine. Et d’ajouter : « On voit très bien la nécessité de se laver, d’être propre. Cela correspond aussi à la dignité des personnes. Et ces populations sont en demande d’hygiène ».

L’idée est née des citoyens eux-mêmes. Vingt-six personnes ont été sélectionnées, il y a désormais plus de deux ans, pour intégrer un « jury citoyen », chargé de formuler des propositions et d’apporter sa contribution au débat sur l’accueil des migrants. « Dans les 14 propositions formulées, il y avait celle-là, qui a particulièrement retenu mon attention », explique Jean-Paul Bret. D’autant que le lieu n’a pas été très difficile à trouver.

Des vestiaires et douches sportives

Ces futurs bains-douches seront ouverts sur une partie du stade Georges-Lyvet, occupé jusqu’en décembre par des équipes de rugby. Un site désormais délaissé d’autant que Tony Parker, le président de l’Asvel, qui projetait d’y construire une salle plus de 10.000 places, a finalement conclu un deal avec Jean-Michel Aulas pour que ses basketteurs aillent jouer d’ici quelques années dans une salle de 15.000 places, construite à côté du Groupama Stadium.

« Les vestiaires étaient disponibles, autant les utiliser », ironise le maire, précisant que le site bénéficiera de quelques travaux d’aménagements. Les « Bains », qui seront gérés par le Foyer-Notre-Dame-des-Sans-abri, seront ouverts du mardi au samedi, de 6h30 à 17h30. « Il est important que les enfants puissent se laver avant d’aller à l’école. Même chose pour les parents qui ont un emploi », appuie Simon Movermann, directeur du CCAS de Villeurbanne (caisse centrale d’activités sociales) précisant qu’une vingtaine de familles en moyenne sera accueillie quotidiennement sur place.

Les visiteurs pourront également laver leur linge ou se faire prêter des vêtements propres par les bénévoles. Mais pas seulement, le site leur permettra également de se renseigner ou se faire aider dans leurs démarches administratives et juridiques.

Seulement les familles, pas les hommes seuls

« Dans un premier temps, le lieu ne sera pas ouvert aux hommes seuls qui disposent déjà des locaux des Amis de la rue », ajoute Jean-Paul Bret. Ni aux personnes non accompagnées par les associations. « Pour éviter la file d’attente à l’entrée », cet endroit sera réservé aux « familles encadrées par le CCAS ou orientées par les associations avec lesquelles nous travaillons », précise Simon Movermann.

Pas question de se pointer à l’entrée de façon inopinée par la seule magie du bouche-à-oreille. « Cela ne veut pas dire que l’entrée leur sera refusée car à ce moment-là, on les réorientera vers nos bénévoles pour qu’ils intègrent nos dispositifs », ajoute-t-il.

Le fonctionnement, budgété à 400.000 euros par an, sera pris en charge par la Préfecture du Rhône. La ville de Villeurbanne mettra pour sa part 100.000 euros par an sur la table. « On ne souhaite pas être les seuls. Il serait bien que cet exemple puisse inciter d’autres villes de l’agglomération à se saisir du problème et les encourage à faire de même, lance Jean-Paul Bret. Car nous, on ne peut pas répondre à la totalité des besoins »…