Lyon : Colère des antipubs après l’installation d’un écran publicitaire numérique
DANS LE PANNEAU•Le collectif Plein la vue s'est indigné ce mardi de l'installation à Lyon d'un écran publicitaire numérique, alors même que la concertation sur la question n'est pas achevée. Nouvelle bisbille en vue entre la métropole et la mairieElisa Frisullo
Son installation sur les berges du Rhône ne pouvait pas passer inaperçue. Le collectif Plein la vue, opposé à la prolifération de publicité sur l’espace public, s’est offusqué ce mardi de la mise en place, à la Guillotière à Lyon, d’un écran publicitaire numérique sur un panneau JCDecaux. Et ce, « alors que le règlement local de publicité intercommunal est toujours en discussion à la métropole et que l’autorisation de ces écrans n’a pas encore été actée », dénonce le collectif antipubs qui exige le « retrait immédiat » de l’écran.
« Soit la collectivité a donné son autorisation pour ce type de dispositif, et c’est proprement scandaleux, soit JCDecaux se permet d’installer son écran en toute illégalité », ajoute Plein la vue, rappelant que lors d’une consultation publique organisée au printemps, 97 % des habitants de la métropole ont exprimé leur refus de voir ces écrans implantés dans l’espace public.
Les candidats écologistes à la ville de Lyon et à la métropole se sont également indignés de l’installation de cet écran en catimini. « Aujourd’hui, ce sont les décrocheurs du portrait d’Emmanuel Macron qui sont jugés à Lyon, ceux-là mêmes qui au nom de notre responsabilité à protéger le climat engagent leur responsabilité pénale. Ce sont eux qui comparaissent devant les juges pendant que JCDecaux s’autorise à envahir les rues de tableaux publicitaires toujours plus agressifs », ont réagi Grégory Doucet et Bruno Bernard, promettant de « limiter clairement les espaces publicitaires dans nos villes ».
La métropole « non informée »
Interpellée et mise en cause sur ce sujet, la métropole de Lyon a assuré, par voie de communiqué, ne pas être concernée par l’implantation de cet écran. « Cette installation de panneau temporaire n’a pas fait l’objet d’autorisation d’occupation de l’espace public de la part de la métropole de Lyon mais d’une autorisation d’occupation temporaire, instruite par la ville de Lyon », assurent les services du président David Kimelfeld.
Le président de la métropole de Lyon qui, selon son entourage, n’a ni été « informé ni consulté » par la mairie, « s’étonne de cette décision au regard de la concertation sur le règlement local de publicité qui est en cours », ajoutent ses services sur ce sujet, qui vient une nouvelle fois illustrer les liens bien peu fraternels désormais entretenus par Gérard Collomb et David Kimelfeld.
Des panneaux sans caractère commercial, selon la mairie
Contactée, la municipalité lyonnaise a expliqué avoir donné son accord pour une installation temporaire de panneaux informatifs, dont un panneau digital, sur le quai Augagneur. « Il s’agit de présenter les JECO (Journées de l’Economie), un événement grand public qui a lieu début novembre et est organisé par la Fondation pour l’Université de Lyon et dont JC Decaux est partenaire, précise la mairie à 20 Minutes. Les conditions pour cette autorisation exceptionnelle du panneau digital étaient qu’il contenait uniquement des informations sur l’évènement (pas de caractère publicitaire commercial) et qu’il soit installé hors du périmètre UNESCO et de façon temporaire ».