Haute-Savoie: Cinq ans de prison ferme pour avoir tué accidentellement un retraité

JUSTICE Le chasseur de 35 ans, qui visait un cible dans le jardin de la victime, ne s'était jamais dénoncé ...

C.G. avec AFP
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Illustration d'un fusil de chasse.
Illustration d'un fusil de chasse. — PEKKARINEN/LEHTIKUVA OY/SIPA

Amateur de tir, il visait une cible au fond du jardin d’un retraité. Ce dernier, qu’il ne voyait pas, était pourtant bien présent et a reçu la balle en plein thorax. Matthieu Voisin, 35 ans, a été condamné mardi matin à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) pour avoir tué accidentellement un retraité de 76 ans, en 2012.


La peine est conforme aux réquisitions du parquet. Condamné pour homicide involontaire aggravé et non-assistance à personne en danger, le trentenaire devra également verser 135.000 euros de dommages et intérêts à la famille du septuagénaire au titre du préjudice moral.

Une enquête longue

Le 14 mai 2012, Marcel Desbiolles, en train de jardiner, s’écroule sur sa pelouse, touché en pleine poitrine. Plongé dans le coma, il succombe à ses blessures une semaine plus tard.

Très vite, l’enquête s’annonce difficile. Il n’y a pas de témoins. Seuls quelques voisins disent avoir entendu une détonation. Les expertises balistiques vont finir par apporter quelques éléments de réponse : la balle, utilisée pour la chasse et le tir sportif, a été tirée de moins de 40 mètres du corps de la victime. Les enquêteurs lancent donc un appel à témoin et s’attellent à retrouver l’arme du meurtre.

« Pour s’amuser »

Deux ans et demi plus tard, en octobre 2014, ils frappent ainsi à la porte du jeune homme. Aux enquêteurs, puis devant le tribunal, le trentenaire explique avoir visé, « pour s’amuser », une cible de tir à l’arc qui se trouvait dans le jardin en question. Il maintient qu’il n’a jamais fait de lien entre ses tirs et le décès du retraité, précisant qu’il avait quitté les lieux sans avoir vu l’homme s’écrouler. Il a dix jours pour faire appel.