Lyon: Découvrez le jardin de Rosa Mir, un trésor caché qui rouvre samedi
PATRIMOINE Quasiment inconnu des Lyonnais, mais très prisé des touristes, ce jardin extraordinaire est resté fermé cinq ans en raison d’importants travaux de restauration…
C’est un jardin extraordinaire. Ici pas de canards qui parlent anglais mais des milliers de coquillages et des pierres minutieusement assemblés les uns aux autres. Un petit havre de paix, un trésor caché au cœur du quartier de la Croix-Rousse à Lyon, qui va rouvrir samedi après cinq années de fermeture.
Jules Senis, maçon espagnol, a mis plus de 30 ans pour réaliser le jardin Rosa Mir, du nom de sa mère. Une œuvre atypique quasiment ignorée des Lyonnais mais très prisée des touristes. Pour cause, le jardin aux inspirations arabo-andalouse n’est pas sans rappeler le parc Guell de Gaudi.
« Jules Senis est arrivé en France en 1951 avec sa famille. Un an plus tard, il est tombé malade, frappé par un cancer à la gorge », raconte Christine Porte de l’association des amis du jardin Rosa Mir. « Il s’en est sorti. Pour marquer sa rémission, il s’est promis de réaliser ce jardin extraordinaire, qu’il va dédier à la Vierge Marie et à sa mère ».
Une construction réfléchie
L’homme achète ainsi le terrain contigu à son immeuble et transforme petit à petit cette parcelle de 400 mètres carrés. Il s’attaque aux murs de la cour pour ensuite tracer les allées. Il récupère des tuyaux préfabriqués qu’il va ensuite recouvrir de galets, de cailloux ramassés sur les chantiers, de coquilles d’huîtres ramenées des Halles, de coquillages rapportés par ses amis.
« Ce n’est pas de l’art brut comme le palais du facteur Cheval. C’est une construction réfléchie. Chaque détail a son importance », observe Christine Porte, conquise par le résultat des travaux de restauration. « Le jardin avait fini par être envahi par la végétation. L’objectif était donc de lui redonner son esprit d’origine », explique Frédéric Reynaud, architecte paysagiste.
2.500 coquillages à replanter
Jules Senis n’ayant jamais dessiné de plans, l’équipe a dû travailler à partir de photos d’archives et s’armer de patience. « On a replanté 2.500 coquilles Saint-Jacques », sourit Frédéric Reynaud.
Afin de préserver au mieux, ce jardin très fragile, la ville n’ouvrira le jardin que les samedis après-midi pendant la période estivale.