Poules pondeuses dans l'Ain: L'élevage, incriminé par une vidéo, placé en liquidation judiciaire
PROTECTION ANIMALE Selon l’éleveur, aucun repreneur ne s’est pour l’instant manifesté pour sauver le poulailler…
L’entreprise n’aura pas résisté longtemps au scandale. Le tribunal de grande instance de Bourg-en-Bresse vient de confirmer la liquidation judiciaire du poulailler industriel de l’Ain dont les conditions d’élevage, dénoncées par l’association L214, avaient suscité l’indignation.
« La mise en liquidation judiciaire a été prononcée le 3 juin. La procédure vient d’être ouverte ; il est trop tôt pour savoir s’il y aura des repreneurs », a indiqué jeudi le TGI, confirmant une information du quotidien Le Progrès.
Ce poulailler industriel du Gaec du Perrat, proche de Villefranche-sur-Saône, employait une vingtaine de salariés. Au mois d’avril, des militants de l’association de protection animale L214, s’étaient introduits dans les locaux afin de filmer les conditions dans lesquelles étaient élevées les volailles.
Poux, fientes et poules cadavériques
La vidéo, qui a été diffusée en mai sur Internet, montre des poules déplumées et entassées dans des cages à perte de vue, une prolifération de poux, des accumulations de fiente et même des cadavres de poules.
Après la diffusion de la vidéo, le numéro un des œufs en France Matines avait décidé de ne plus s’approvisionner auprès de l’élevage. Intermarché avait renoncé à vendre sa production, et les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, Stéphane Le Foll et Ségolène Royal, avaient exigé des décisions rapides. Le préfet de l’Ain avait ordonné le 28 mai de vider et nettoyer les bâtiments.
Quel sera le devenir des poules (200.000 poules pondeuses et 100.000 poulettes) ? Des associations de protection animale et des particuliers ont déjà racheté quelque 4.500 poules pondeuses.
Côté salariés, « ils seront licenciés quand l’activité s’arrêtera. Aujourd’hui, aucun absentéisme, le travail est fait », relève Dominic Raphoz, l’éleveur incriminé. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de repreneurs pour l’instant en ce qui concerne le poulailler mais des pistes de réflexion existent pour l’élevage porcin. Dans ce cas, la moitié du personnel environ pourrait rester ».