Lyon: Le prêtre placé en garde à vue soupçonné de treize viols et agressions sexuelles
ENQUÊTE L'homme d'église doit être présenté au parquet ce mercredi en vue d'une probable mise en examen...
Plus l’enquête avance, plus l’affaire prend de l’ampleur. Après deux jours de garde à vue et de multiples auditions, le prêtre du diocèse de Lyon interpellé lundi dans le cadre d’une enquête pour des agressions sexuelles présumées perpétrées sur des scouts il y a plus de vingt-cinq ans, doit être présenté au parquet ce mercredi.
Sa garde à vue, à laquelle il s’attendait depuis des mois, a visiblement permis de faire avancer les enquêteurs. Bernard Preynat, 70 ans, mis en cause l’été dernier par deux anciens scouts aujourd’hui âgés d’une quarantaine d’années, est soupçonné d’avoir violé et agressé sexuellement treize enfants entre 1978 et 1991, dans le cadre de ses fonctions à la paroisse Saint-Luc de Sainte-Foy-les-Lyon, précise ce mercredi la police lyonnaise.
D’autres victimes à identifier ?
« D’autres victimes restent à identifier », ajoute la direction départementale de la sécurité publique du Rhône. Si pour la majorité des victimes présumées, les faits sont trop vieux pour être pris en compte par la justice, pour quatre anciens scouts en revanche, auditionnés au cours des dernières heures, les agissements présumés du prêtre ne seraient pas prescrits.
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Cet été, suite aux témoignages de deux hommes se disant victimes de l’homme d’église, une enquête préliminaire avait été ouverte à Lyon. Mais jusqu’à cette semaine, ce septuagénaire, qui réside actuellement au couvent des Petites Sœurs de Saint-Joseph à Fontaines-sur-Saône, n’avait pas été entendu par les enquêteurs.
L’église informée au début des années 90
En janvier, plusieurs de ses victimes présumées réunies au sein de l’association La Parole Libérée avaient dévoilé leur site Internet, sur lequel ils avaient publié les témoignages poignants de plusieurs anciens scouts ainsi qu’une lettre manuscrite de Bernard Preynat rédigée sous forme d’aveux.
L’association s’est mobilisée pour dénoncer l’omerta de l’église de Lyon autour de cette affaire, qui avait été signalée par la famille de l’une des victimes au début des années 90 au cardinal Decourtray, décédé depuis. Après une rapide mise à l’écart, le prêtre avait finalement continué d’exercer dans le Roannais pendant toutes ces années et était resté en contact avec des enfants, auxquels il enseignait notamment le catéchisme.
Bernard Preynat, qui a été responsable de six paroisses pendant ces vingt dernières années, ne s’est vu retirer ses missions qu’à l’été 2015 par le diocèse de Lyon, lorsque l’affaire est remontée à la surface.