Lyon: Réunion de la dernière chance pour le musée des tissus, menacé de fermeture

CULTURE La préfecture réunit ce vendredi les principaux acteurs concernés par ce dossier...

Elisa Frisullo
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Les costumes de légendes de l'Opéra sont exposés au Musée des tissus.
Les costumes de légendes de l'Opéra sont exposés au Musée des tissus. — S. Pretto/Musée des Tissus

Plus de 65.000 signatures de soutien du monde entier récoltées en quelques semaines et la conviction unanime que les collections recèlent de trésors à préserver. Plusieurs mois après l’annonce de la CCI de Lyon de se désengager du musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon, la préfecture du Rhône réunit vendredi les principaux acteurs concernés par ce dossier.

Une réunion de la dernière chance en somme, censée faire émerger des solutions pour sauver cette institution culturelle couvrant 4.500 ans d’histoire du textile et fréquentée chaque année par 80.000 visiteurs. L’Etat, la région, la Ville de Lyon et la métropole, la CCI mais également le syndicat du textile Unitex doivent prendre part à cette séance de travail.

Un consortium public/privé ?

Pour préserver ce lieu créé au 19e siècle, classé « musée de France » et abritant la plus importante collection de textile au monde, l’Etat, la métropole et la Ville de Lyon ou encore le musée du Louvre, ont été contactés depuis plusieurs mois. Mais jusqu’à présent, dans un contexte budgétaire ultra-contraint, personne n’a accepté de reprendre à sa charge les 1,7 million d’euros assurés par la CCI sur un budget annuel total de fonctionnement de 2,5 millions.

« Je suis très optimiste sur l’avenir de ces collections si nous parvenons à traiter ce dossier de manière plus originale que ce qui s’est fait par le passé, estime l’adjoint PS à la Culture Georges Képénékian, convaincu que la piste la plus sérieuse à explorer est « un consortium public/privé ». « Je suis persuadé que personne, ni l’Etat, ni la ville, ni la métropole, ni la région ne réglera seul la situation ».

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Un contexte budgétaire très contraint dans le public

Le scénario d’une gouvernance partagée, avec l’appui de mécènes, de fondations, semble le plus probable si tant est que le public s’engage également. La Région Auvergne Rhône-Alpes ne s’est pas encore exprimée sur ce dossier. Et du côté de la ville et de la métropole, qui gèrent déjà les six musées municipaux et le musée des Confluences, tout soutien financier semble compromis.

« Nous avons supprimé 7 millions d’euros au budget culturel de la ville, ajoute l’adjoint. Pour que ce lieu puisse être conservé, 8 millions d’euros de travaux sont nécessaires et il faudrait refaire toute la scénographie. C’est 20 à 25 millions d’euros qu’il faudrait investir ».

A la préfecture, où le ministère de la Culture et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) seront représentés demain, l’optimisme semble pourtant de rigueur à la veille de la réunion. « Le préfet est déterminé à faire avancer ce dossier. Nous voulons présenter une feuille de route à l’issue de la rencontre avec des pistes à suivre pour conserver les collections, ça, c’est certain, mais également pour voir comment nous pouvons continuer à les présenter au public », indique-t-on à la préfecture.

En clair, la question à trancher sera donc bien de déterminer si le musée actuel peut être conservé ou si ses trésors devront être exposés dans un autre lieu.