Attentats à Paris : Le cardinal Barbarin « consterné » par la tribune d'un prêtre assimilant les victimes aux terroristes
POLEMIQUE L’homme qualifie les victimes du Bataclan de « frères siamois » des kamikazes…
Les mots ont profondément choqué, à commencer par le cardinal Philippe Barbarin. Alors qu’il présidait lundi après-midi les obsèques de Caroline Prénat, tuée dans la tuerie du Bataclan, l’archevêque de Lyon est revenu sur la polémique qui agite le diocèse depuis ce week-end.
Le père Benoît Hervé, prêtre de Bourges, qui officie actuellement à Fourvière s’est fendu d’une tribune glaçante sur le site traditionaliste « La Riposte catholique ». Un texte intitulé Les Aigles (déplumés) de la mort aiment le diable ! dans lequel il assimile les victimes du Bataclan aux terroristes qui les ont tuées.
Attentats à Paris : Un prêtre met les victimes du Bataclan et les terroristes sur le même plan
« Ces pauvres enfants de la génération bobo, en transe extatique, " jeunes, festifs, ouverts, cosmopolites… " comme dit le “quotidien de révérence”. Mais ce sont des morts-vivants. Leurs assassins, ces zombis-haschishin, sont leurs frères siamois. Mais comment ne pas le voir ? C’est tellement évident ! Même déracinement, même amnésie, même infantilisme, même inculture… », écrit le prêtre.
« Ce n’est pas possible d’écrire des choses pareilles »
« C’est un texte qui m’a consterné », a avoué le cardinal Barbarin à la sortie des funérailles. « Quand j’ai vu ça, je me suis dit qu’il avait certainement encore plus de souffrance dans son cœur que dans le cœur des autres pour écrire une chose pareille », explique le Primat des Gaules, précisant qu’il avait appelé le prêtre en question et contacté son évêque.
« C’est un texte très blessant pour nous tous. Ce n’est pas possible d’écrire cela », poursuit Monseigneur Barbarin. « A l’intérieur de moi, j’étais révolté. Mais avant de se révolter contre les autres, il faut se dire que s’il écrit des telles choses, c’est qu’il ne doit pas aller bien. Il livre une analyse qui n’a plus rien d’un cœur de prêtre », ajoute-t-il. Avant de conclure sans préciser si l’homme serait sanctionné pour ses propos : « Je vais essayer de m’en occuper comme on s’occupe d’un frère qui va mal ».