Lyon: Les premiers effets de la grève des généralistes commencent à se faire sentir
SANTÉ En Rhône-Alpes, entre 50 et 75% des médecins sont mobilisés selon MG France...
Les premières difficultés ont commencé à se faire sentir dès ce week-end pour les usagers et se sont aggravées ce lundi, avec l’entrée dans le mouvement de MG France. Selon le syndicat de généralistes, majoritaire, plus de 50 % des cabinets de médecins de ville sont fermés en Rhône-Alpes et jusqu’à 100 % sur certains secteurs, ce lundi, à la suite de l’appel à la mobilisation lancé par plusieurs organisations. Une grève reconductible destinée à protester une nouvelle fois contre la loi Santé de Marisol Touraine qui doit être examinée mardi au Sénat.
Beaucoup d’appels au 15
A la suite de cette mobilisation importante, qui se traduit à Villeurbanne par la fermeture de 75 % des cabinets de généralistes selon MG France, le SAMU du Rhône a enregistré ce lundi une forte hausse du nombre d’appels. « Le 15 a enregistré une grosse surchauffe ce matin, puis la situation s’est stabilisée. Cet après-midi, l’activité est celle d’une grosse journée de semaine », indique-t-on aux Hospices civils de Lyon (HCL). Aux urgences de l’hôpital Edouard-Herriot, l’activité a été légèrement plus soutenue qu’habituellement, avec une dizaine de patients en plus relevant de la médecine générale accueillie jusqu’à présent. « Les personnels gèrent la situation sans problème », précise-t-on aux HCL.
A en croire certains patients, toutefois, les délais de prise en charge étaient très longs ce lundi. « Le personnel nous a dit qu’il y avait deux fois plus de gens en attente qu’un jour habituel », confie cet homme passé aux urgences traumatologiques d’Edouard Herriot.
A l’ARS Rhône-Alpes, aucune tension particulière n’était recensée ce lundi dans les services d’urgence de la région Rhône-Alpes, excepté aux urgences pédiatriques de la Drôme, un peu plus chargées qu’en temps normal.
La grève reconduite mardi, voire mercredi
La situation pourra devenir plus difficile dans les prochaines heures, voire les prochains jours, l’appel à la grève étant reconduit mardi voire mercredi, selon MGFrance qui a déploré le manque d’anticipation des autorités concernant la mobilisation. « Les centres d’appels du 15 sont saturés. Très peu de réquisitions ont été faites par l’ARS qui, comme la Ministre de la Santé, n’a pas cru en la mobilisation des généralistes et n’a pas anticipé », a indiqué ce lundi le syndicat rhônalpin.
« Les généralistes n’ont pas à nous dire s’ils sont ouverts ou fermés, grévistes ou non. Comme ils sont libéraux, ils n’ont pas à faire de déclaration de grève. C’est donc impossible d’anticiper », précise l’Agence régionale de santé (ARS), seulement en mesure, la veille pour le lendemain, de réquisitionner des médecins de garde. « Nous devons veiller à ce qu’il y ait au moins un généraliste par secteur de garde (soirs et week-ends). Si ce n’est pas le cas, nous procédons à des réquisitions », précise l’Agence, qui a réquisitionné une dizaine de praticiens par nuit le week-end passé en Rhône-Alpes. Pour la nuit de lundi à mardi, une vingtaine de médecins devrait également être réquisitionnée.
Pour éviter d’engorger les urgences, les personnes ayant besoin de consulter un médecin ou les patients dont le praticien est en grève sont invités par l’ARS à contacter le 15 qui décidera de leur orientation en fonction de leur situation médicale.