Le batteur masqué qui secoue la rue
Il est né un soir de Fête de la musique. Le 21 juin 2011, ce Lyonnais commence à cogner son petit kit de batterie dans le garage d’un ami rue Burdeau (1er). C’est le début de l’aventure urbaine de 2M2X, personnage mystérieux enchaînant, toujours masqué, des centaines de «street shows» à Lyon, surtout en Presqu’île et à Saint-Jean.
Il planifie ses performances sur le Web, où il propose aussi son 2e EP (mini album) «futuriste» en téléchargement libre. Problème : percussions, amplis et masques sont interdits dans l’espace public en France…
«Autant dire que j’ai tout faux ! Mais je fais mon son en mode vandale. Je suis prêt à jouer partout», assure 2M2X, qui entretient une histoire compliquée avec la police. «J’ai droit à tout : certains s’arrêtent pour me dire qu’ils apprécient mon live, d’autre débarquent avec la matraque comme si j’étais un dangereux criminel», soupire l’artiste, actuellement à l’arrêt forcé depuis que des policiers ont confisqué son matériel à Paris en septembre.
Anonymous à New York
«Attention, ce n’est pas l’illégalité qui me motive. Je préférerais être à la relax», assure le batteur, qui vit quasi exclusivement de son art de rue. Assez détaché de «la mafia du réseau», 2M2X n’envoie plus ses disques aux salles de concert: «Comment mieux toucher les gens qu’aller là où tout le monde se trouve? Des enfants dansent même parfois durant mes concerts.»
Un raisonnement qu’il applique jusqu’à New York, où il a passé un mois en octobre 2011. «Avec mon masque, j’ai immédiatement été adopté au cœur des Anonymous à Wall Street! C’était de la folie, je me suis retrouvé à jouer avec de nombreux bucket drummers (joueurs de tambours)», se souvient cet ovni de la scène musicale lyonnaise.
Il compte traverser à nouveau l’Atlantique pour rejoindre Los Angeles : «J’ai plus de contacts en un mois là-bas qu’en un an ici, précise-t-il. Lyon est ma ville, mais elle me déçoit. De toute façon, les amendes peuvent se multiplier, je resterai dans la rue.»
Plus d’infos sur www.2m2x.com.