La mairie a boudé la table des chefs
Des chefs et des élus...de droite. Si les Lyonnais étaient peu nombreux dimanche matin à braver la pluie pour soutenir la candidature lyonnaise pour l'accueil de la Cité de la gastronomie, l'opposition municipale n'a pas hésité en revanche à se mobiliser. Le maire du 2e, Denis Broliquier (DVD) et les conseillers municipaux UMP Emmanuel Hamelin et Michel Havard, notamment, ont posé aux côtés d'une trentaine de chefs, sommeliers, boulangers pour une photo de soutien. Une démarche « citoyenne » initiée par la société PL Com et soutenue par les Toques blanches lyonnaises, à laquelle ni le maire PS de Lyon ni aucun élu de la majorité n'ont participé.
Un projet « mal ficelé » ?
« C'est un projet stratégique pour Lyon qui devrait rassembler. Je ne comprends pas l'absence de Gérard Collomb ni sa consigne de boycott », a souligné Michel Havard. Dans le rang des chefs aussi, l'absence du maire a déçu. « C'est dommage car on sait qu'il aime la gastronomie. Cette cité, c'est important pour l'image de la ville et pour nous tous. L'histoire de Lyon, sa tradition, la diversité et la qualité de ses restaurants et de ses producteurs donnent du poids à sa candidature », a déclaré le restaurateur Christophe Marguin, déplorant « la tournure politique » prise par ce dossier. Dans l'entourage du maire, le sujet embrasse. Lors du dernier conseil municipal, Gérard Collomb avait indiqué qu'aucun investisseur privé ne voulait s'engager à financer ce futur établissement évalué à 15 millions d'euros. « C'est un dossier compliqué, lancé sous Sarkozy, qui a été mal ficelé. Lyon est légitime pour accueillir la Cité mais le maire ne veut pas s'engager dans un projet qui ne pourrait pas être financé », indique un de ses proches. Le maire serait d'ailleurs en contact avec les ministères de l'Agriculture et de la Culture pour faire naître un autre projet « sous une forme plus intelligente ». Difficile, dans ces conditions, d'imaginer que Lyon réussira le 15 octobre à Paris son grand oral pour décrocher la Cité.