Les poêles jettent un froid
Poêles à pétrole : attention, danger ! Une thèse, soutenue en janvier à l'université de Lille-I, confirme les risques à utiliser de façon prolongée cet appareil de chauffage. Pendant trois ans et demi, l'étudiante en chimie, Marion Carteret, a cherché à évaluer l'exposition humaine aux polluants issus de ces chauffages d'appoint au pétrole. Une étude qui fait partie des 34 projets de recherche en santé-environnement portés par des laboratoires régionaux et soutenus en partie par le conseil régional (voir encadré).
Oxyde d'azote détecté
« Ces poêles s'achètent au supermarché, donc ce n'est pas dangereux dans l'esprit des gens. Le problème, c'est la durée d'utilisation qui atteint, en moyenne, entre six et dix heures par jour », note Corinne Schadowski, directrice régionale de l'Association pour la prévention de la pollution atmosphérique (APPA), qui a piloté l'étude. « Ce travail sur tous les polluants dégagés par ce type de poêles n'avait pas été réalisé depuis plus de vingt ans », souligne Benjamin Hanoune, chargé de recherche CNRS au laboratoire de physiochimie, à Lille-I. Jusqu'à présent, seul était montré du doigt le monoxyde de carbone, responsable de 432 intoxications et de 3 morts entre le 1er septembre et le 31 mars, dans la région.
L'étude, menée dans une enceinte expérimentale de 8 m3, a également détecté les émanations d'oxyde d'azote, « quel que soit le type de poêle et de carburant utilisé », précise Benjamin Hanoune. Or, cette molécule provoque des intoxications chroniques. Autre mauvaise nouvelle : l'émission de particules fines provoquant des problèmes respiratoires a été mise en évidence. « Notamment du soufre, présent en plus grande quantité dans le carburant acheté en Belgique », signale Benjamin Hanoune.
Ce travail doit maintenant servir de base à une étude épidémiologique portant sur la santé respiratoire des utilisateurs. « Si on obtient l'argent nécessaire pour financer l'étude », s'inquiète la directrice de l'APPA.
Des Projets de recherche financés par la région
Depuis 2006, le conseil régional lance annuellement des appels à proposition de recherche pour améliorer la connaissance des liens entre l'environnement et la santé. Parmi ces études, certaines se penchent sur les maladies respiratoires chroniques, d'autres sur le mode de consommation alimentaire. L'une, par exemple, évalue les conséquences d'une consommation de légumes près de l'ancienne usine Metaleurop.