Séisme financier sur le grand stade

Olivier aballain
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La pose du toit de l'enceinte a déjà pris deux mois de retard.
La pose du toit de l'enceinte a déjà pris deux mois de retard. —

   Un petit paragraphe qui change tout. Le contrat de partenariat pour le grand stade, signé entre la communauté urbaine (LMCU) et Eiffage TP, cache peut-être une bombe à retardement pour la collectivité. Il faut dire que cet été, l'entrée en vigueur de nouvelles normes sismiques (au 1er mai 2011) a jeté un froid entre les partenaires, Eiffage envisageant de renforcer la structure aux frais de LMCU. Une rallonge au budget initial de 324 millions d'euros que Le Canard Enchaîné a chiffrée à 96 millions d'euros, sans être contredit par Eiffage. Mais le constructeur a soigneusement assuré ses arrières.
  Car, dans un paragraphe spécifique page 48, le contrat de partenariat que 20 Minutes a pu consulter stipule bien qu'« en cas de changement législatif » intervenu « après le dépôt de la demande de permis de construire », « les surcoûts induits (...) par un changement de la réglementation applicable en matière sismique (...) sont le cas échéant pris en charge par LMCU ». 

 Expertise en cours
Pour l'instant, à la communauté urbaine, la perplexité est de mise : « Les nouvelles règles de sismicité sont connues depuis 2005, explique Michel-François Delannoy (PS), premier vice-président de LMCU. Et des chiffres sortent alors qu'il n'y a encore aucune expertise de faite. Ce n'est pas sérieux, Eiffage doit faire attention à sa crédibilité. » Justement, l'expert a été désigné il y a quelques jours. Il dispose de trente jours pour rendre son rapport, censé détailler le surcoût éventuel d'une mise aux normes sismiques. En attendant, certaines voix à LMCU laissent aussi entendre qu'Eiffage chercherait à faire supporter à la collectivité un autre surcoût, lié au poids du toit amovible. Prévue fin juin, la pose des 7 500 tonnes de la structure (équivalent de la Tour Eiffel en 1889) n'a toujours pas eu lieu. Problème technique ? Eiffage reste muet sur le sujet. Mais Michel-François Delannoy prend les devants en rappelant « les très lourdes pénalités » dues par le constructeur en cas de retard dans la mise à disposition de l'ouvrage, prévue en juillet 2012. Selon le contrat, elles avoisinent 50 000 € par jour jusqu'au quatrième mois de retard. Puis elles doublent.