Lille : La direction du lycée musulman Averroès déplore des « fantasmes » injustifiés

Enseignement Des extraits, parfois « erronés », d’un rapport de la Cour régionale de comptes sur le lycée musulman lillois avaient été divulgués dans plusieurs médias

20 Minutes avec AFP
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Le lycée privé musulman Averroès à Lille (illustration).
Le lycée privé musulman Averroès à Lille (illustration). — M.LIBERT / 20 MINUTES

La direction du lycée musulman Averroès de Lille a déploré, jeudi, la divulgation dans la presse d’extraits « erronés » d’un rapport confidentiel de la Chambre régionale des comptes. L’établissement dénonce des « attaques » médiatiques récurrentes et des « fantasmes » injustifiés.

Cet établissement de 800 élèves, premier lycée privé musulman sous contrat en France, a récemment fait l’objet d’un contrôle de la Chambre régionale des comptes (CRC). Dans un rapport qui reste à finaliser, la CRC insiste sur la situation « financière critique » du lycée et épingle la présence au programme d’un cours facultatif d'« éthique musulmane ». La CRC évoque aussi l’utilisation d’un ouvrage édictant des règles à suivre, dont l’interdiction, sous peine de mort, de l’apostasie ou la prééminence de la loi divine.

« Attaques récurrentes, suspicions, fantasmes »

Le directeur du groupe scolaire, Eric Dufour, a relevé lors d’un point presse que la CRC avait depuis indiqué que certains extraits divulgués dans la presse étaient « erronés ». Il a regretté des « attaques récurrentes, suspicions, fantasmes propagés depuis des années », en « totale méconnaissance » de l’établissement, et en dépit des « très nombreuses inspections et contrôles ». Une dizaine d’enseignants, élèves et parents étaient présents à ses côtés pour défendre un établissement qu’ils disent avoir choisi pour « son excellence » et ses « valeurs républicaines ».

Eric Dufour a reconnu « un manque de vigilance » à propos du livre mis en cause par la CRC, une édition commentée des « quarante hadiths de l’imam an-Nawawî », qui « pose problème au niveau des commentaires » et « a été mal choisi ». Mais l’ouvrage n’était pas proposé directement aux élèves et ne figurait que dans une bibliographie destinée aux enseignants, a-t-il noté.

Concernant d’anciens financements venus du Qatar, le directeur a ironisé : « Au PSG, ça ne pose pas problème. Avoir un prêt, ça voudrait dire formater, endoctriner 800 élèves, leurs professeurs ? C’est invraisemblable ». Il a par ailleurs regretté la « rupture de communication » avec la région Hauts-de-France, qui depuis quatre ans rechigne à verser les subventions qu’elle doit au lycée, mais y a été contrainte par la justice. Cette situation met « en péril la survie de l’établissement, à plus ou moins long terme », a-t-il estimé.