Lille : Chasse nocturne aux commerces qui n’éteignent pas la lumière

ENERGIE À l’occasion du Jour de la nuit, Les activistes d’Extinction Rebellion ont organisé une opération de pédagogie forcée à l’intention des boutiques dont les vitrines et les enseignes restaient allumées après la fermeture

Mikaël Libert
Les activistes d'Extinction rébellion font la chasse aux commerces qui n'éteignent pas la lumière.
Les activistes d'Extinction rébellion font la chasse aux commerces qui n'éteignent pas la lumière. — M.Libert / 20 Minutes
  • Samedi, c’était le Jour de la nuit, manifestation nationale pour lutter contre la pollution lumineuse.
  • A cette occasion, des militants d’Extinction Rebellion ont mené une action dans le centre-ville de Lille.
  • Le but étant d’inciter les commerces à éteindre leurs enseignes et vitrines dès la fin de la journée de travail.

A l’heure où chacun se triture les méninges pour faire baisser sa facture d’électricité, l’expression « sobriété énergétique » semble ne pas vouloir dire grand-chose pour bon nombre de commerçants des grandes métropoles françaises. Comme nous l’écrivions dans 20 Minutes, chacun a une bonne raison de laisser son enseigne et sa vitrine allumées la nuit. A Lille, les militants d’Extinction Rebellion ont décidé de forcer la main des boutiques récalcitrantes.

Samedi, c’était le Jour de la nuit. Pour autant, dans le centre-ville de Lille, c’était plutôt le jour en pleine nuit. Lorsque la mairie avait annoncé son plan de sobriété énergétique, début octobre, une mesure prévoyait des « ateliers de sensibilisation auprès des commerçants sur les éco-gestes ». Dans les faits, lorsqu’on se balade dans les rues piétonnes à la nuit tombée, rares sont les boutiques plongées dans le noir, du moins avant l’heure légale fixée à 1 heure du matin. « Lorsque vous quittez une pièce, vous éteignez la lumière. Pourquoi ce n’est pas la même chose dans les commerces », s’interroge Cerise, militante d’Extinction Rebellion à Lille.

Aller au-delà de ce que la loi impose

Samedi soir, une trentaine de membres du mouvement sont donc partis à la chasse aux vitrines allumées. Divisés en 6 groupes, les activistes ont épinglé plusieurs dizaines de boutiques dans quatre quartiers de Lille. Dans le lot, l’enseigne Rouge gorge, à deux pas de la Grand’place. « Je ne comprends pas puisque le magasin est équipé d’un système qui coupe l’enseigne et la vitrine à 20h30 », explique une employée à 20 Minutes. « C’est vrai que beaucoup se plient à la loi, mais ce que l’on demande, c’est que les commerces aillent volontairement plus loin, en coupant la lumière dès la fermeture », insiste la militante.



Alors, dans les tracts scotchés sur les vitrines des boutiques allumées, Extinction Rebellion rappelle cinq points de bon sens. Notamment que le lèche-vitrine nocturne ne sert à rien et que la pollution lumineuse est mauvaise pour l’homme et la biodiversité. « Au ressenti, par rapport à l’action de l’année dernière, on a quand même eu l’impression qu’il y avait du mieux », concède Cerise. Néanmoins, certaines mauvaises habitudes ont la vie dure. « Si ça ne tenait qu’à moi, bien sûr que je couperais tout en quittant le travail. Sauf que mes patrons ne veulent pas et je ne vais pas aller contre eux », déplore la responsable d’une boutique de maroquinerie.