Lille : La lutte antidrogue n’était pas au menu de la réunion des ministres européens de l’Intérieur
STUPEFIANTS Au grand dam de l’adjoint au maire en charge de la Sécurité, Jean-Claude Menault, la réunion informelle des ministres européens de l’intérieur et de la justice, qui se tenait à Lille, n’a pas abordé la question du trafic de stupéfiants
- En fin de semaine dernière, les ministres européens de l’Intérieur et de la Justice se sont réunis pendant deux jours à Lille.
- De nombreux sujets ont été abordés, à l’exception du trafic de stupéfiants.
- Un « comble » pour l’adjoint à la Sécurité de Lille pour qui la lutte contre les trafics de drogues devrait être une priorité européenne.
Jeudi et vendredi, le centre-ville de Lille était entièrement bouclé en raison de la venue des ministres de l’Intérieur et de la Justice des pays membres de l’Union européenne. Si les réunions auxquelles tous participaient étaient qualifiées d’informelles, les sujets abordés n’étaient pas moins sérieux. Néanmoins, pour l’adjoint au maire de Lille en charge de la Sécurité, Jean-Claude Menault, il est surprenant et regrettable que la question du trafic de stupéfiants n’ait pas été à l’ordre du jour.
Ce rendez-vous « informel » a été organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne et c’est Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui a donné le coup d’envoi jeudi. Alerte enlèvement, discours de haine, immigration, radicalisation, Schengen… Ce sont quelques-uns des thèmes abordés par les ministres européens au cours de ces deux journées de réunions. Il est vrai qu’à aucun moment les invités n’ont abordé la problématique du trafic de drogue. « Un comble » pour l’ex-patron de la police du Nord devenu adjoint à la Sécurité : « Cette réunion se déroule à Lille, une ville qui, par sa position géographique, sert de point de transit de la drogue venant des ports de Rotterdam et d’Anvers pour irriguer ensuite le territoire national. »
Il faut une « mobilisation politique au plan européen »
Pourtant, tant du côté de la ville que du ministère de l’Intérieur, on a conscience de la problématique prégnante du trafic de stupéfiants à Lille. « Les trafiquants pourrissent la vie d’habitants dans de trop nombreux secteurs. Malgré les résultats probants obtenus par la police nationale dans la lutte contre les points de deal », déplore Jean-Claude Menault. C’est même au nom de la lutte contre le trafic de stups dans le quartier du boulevard de Metz, à Lille, que Gérald Darmanin s’est opposé à l’implantation d’une salle de shoot.
Sauf que pour le premier flic de Lille, casser les réseaux de distribution dans les quartiers est inutile « tant que les filières d’approvisionnement de l’étage supérieur ne seront pas traitées par une mobilisation politique au plan européen ».