Lille : Une épicerie ambulante à vélo pour vendre au pied des immeubles

VIS MA VILLE Créé il y a bientôt deux ans, le vélo-épicerie itinérant de « Comment ça vrac » emploie aujourd’hui cinq salariés et multiplie les tournées pour vendre sous les fenêtres

Gilles Durand
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L'épicerie itinérante de l'entreprise «Comment ça vrac» permet de faire son marché devant chez soi.
L'épicerie itinérante de l'entreprise «Comment ça vrac» permet de faire son marché devant chez soi. — G. Durand / 20 Minutes
  • Avec le vélo-épicerie itinérant de « Comment ça vrac », il est possible de faire son marché au pied de son immeuble, à Lille.
  • Depuis le premier confinement, il y a un an, le concept attire de plus en plus d’adeptes.
  • L’originalité du projet réside dans l’utilisation d’un engin hybride, moitié bicyclette, moitié étal de marché, confectionné par un des fondateurs.

Faire son marché au pied de son immeuble : voilà l’idée qu’ont développée deux Lillois en lançant en mai 2019, une entreprise baptisée « Comment ça vrac ». Objectif : vendre des produits frais dans différents quartiers sous les fenêtres des consommateurs potentiels. Et ça marche puisque, près de deux ans plus tard, les deux fondateurs peuvent enfin se verser leur premier salaire.

Aujourd’hui, la société compte cinq salariés et multiplie les tournées à Lille et dans quelques villes voisines, à bord de leurs vélos-épiceries ambulants. Car l’originalité du projet, c’est d’abord cet engin hybride, moitié bicyclette, moitié étal de marché, confectionné par Kevin Vander Eecken, cofondateur de « Comment ça vrac ».

« On s’installe et on vend, comme sur un marché traditionnel »

« Il a fallu du temps pour fabriquer un prototype facile d’utilisation car le caisson qui sert d’étal pèse 250 kg », raconte Kevin. Les vendeurs ambulants transportent ainsi légumes et fruits provenant de producteurs locaux, mais aussi des produits transformés comme du pain, du miel, de la confiture ou des jus de fruits, ainsi que des pâtes, du riz ou des lentilles en vrac.

« On limite aux produits de première nécessité ou fabriqués localement, sauf pour certaines denrées comme des oranges achetées au marché de gros à Lomme », explique Karim Arab, l’autre fondateur. Les étals sont préparés chaque matin dans un petit local installé dans le quartier Vauban de Lille. Quatre tournées – une le matin et une l’après-midi – se dispatchent dans différents quartiers lillois, à la demande des habitants qui motivent aussi leurs voisins.

« On s’installe et on vend, comme sur un marché traditionnel. On ne fait pas de concurrence, on est complémentaire », résume Karim. Et depuis le premier confinement, il y a un an, le concept attire de plus en plus d’adeptes. « On voulait reproduire l’aspect épicerie ambulante que j’ai connu à la campagne quand j’étais jeune. Avec tout le côté convivial que ça apporte. Nous ne sommes pas que des vendeurs », souligne-t-il.

La demande a explosé au premier confinement

Pour cet ancien graphiste et son associé, ancien charpentier, le défi était de taille. « Même si on avait soigné notre étude de marché, on partait un peu à l’aveugle. On craignait la difficulté à faire changer les habitudes, la gestion des volumes transportés et les intempéries ». Pour démarrer dans de bonnes conditions, ils ont trouvé une aide précieuse auprès d’un club de Cigales.

Et c’est justement quand les tournées ont commencé à trouver leur rythme de croisière que la demande a explosé, en mars 2020, avec le premier confinement. « On a dû recruter et construire de nouveaux vélos », précise Karim. Depuis, le bouche-à-oreille fonctionne plutôt bien. « On vend, par exemple, une centaine de kg de pommes de terre et une soixantaine de kg de carottes par semaine », assure-t-il.

Le départ des vélos-épiceries pour la tournée dans un quartier de Lille.
Le départ des vélos-épiceries pour la tournée dans un quartier de Lille. - G. Durand / 20 Minutes

« J’ai remarqué leur petite épicerie ambulante par hasard en allant faire mes courses au supermarché du coin », avoue Véronique, cliente habituelle de la rue Bonte-Pollet. Elle a commencé par acheter des jus de fruits, puis des légumes, du pain… « De semaine en semaine, j’achetais de plus en plus de produits. Et quand je suis absente, ce sont mes fils qui viennent faire les courses car je ne peux plus m’en passer. »