Lille : Les coiffeurs indépendants ont désormais leur propre espace de coworking
INITIATIVE Quatre jeunes Lillois ont décidé de monter un lieu collaboratif consacré à la coiffure

- Avec la crise liée au coronavirus, il est difficile de se lancer dans l’aventure d’un commerce indépendant.
- Fort de ce constat, quatre jeunes Lillois ont décidé de lancer un espace de coworking dédié à la coiffure.
- Le salon collaboratif vient d’ouvrir au centre-ville de Lille.
Loyers trop chers, avenir incertain… Difficile, avec la conjoncture, de se lancer dans l’aventure d’un commerce indépendant. C’est le cas notamment pour les coiffeurs et les barbiers. A Lille, une nouvelle adresse a vu le jour, lundi, pour tenter de résoudre le problème : un espace de coworking consacré au métier de la coiffure et baptisé « Markus. Paris ».
L’initiative, menée par quatre anciens étudiants lillois, a pourtant failli capoter à cause du Covid-19 et du confinement, mais elle va peut-être rebondir si la crise économique perdure. « Etablir des collaborations est le meilleur moyen de s’en sortir en ce moment », estime Rod Carbon, un des quatre cofondateurs.
« Nous louons les fauteuils de coiffure à la journée ou au mois »
Et c’est ce que propose ce salon collectif composé de dix sièges. « Nous louons les fauteuils de coiffure à la journée ou au mois, selon les besoins, et nous proposons des services annexes comme la blanchisserie et l’ambiance. Les professionnels n’ont plus qu’à se consacrer entièrement à leur métier sans se préoccuper de l’administratif », souligne Guillaume Cochet. Un système élaboré de comptabilité permet ainsi de séparer les activités de chacun.
Pour l’instant, le premier coiffeur à profiter des lieux, c’est Gaël Stiel, également co-gérant de Markus, installé rue du Molinel, à deux pas de la gare de Lille-Flandres. Bilan : sept clients. « On a reçu pas mal de visites lors de la première journée d’ouverture. Trois autres indépendants sont intéressés pour intégrer les lieux », assure Rod Carbon.
« On n’a jamais cessé d’y croire »
Car il va falloir trouver rapidement un rythme de croisière. Fondé en mars 2019, il a fallu un an et demi à la start-up Markus pour pouvoir enfin ouvrir ce salon nouvel génération. « Avec la crise du Covid et le confinement, la banque, avec qui nous avions travaillé sur ce projet, nous a laissés tomber au printemps. Nous avons dû trouver d’autres solutions pour racheter le bail de l’ancienne librairie V.O », raconte Johan Poudroux.
Affaire à gros budget finalement conclue grâce à la banque CIC, l’organisme de cautionnement de la région, Nord actif, et l’association Lille Métropole sud spécialisée dans l’aide aux jeunes pousses. « On n’a jamais cessé d’y croire, glisse Guillaume Cochet. Et beaucoup de gens nous ont dit que c’était un projet original qui, à ma connaissance, n’a pas d’équivalent en France. »