Coronavirus à Lille : Le casse-tête des associations étudiantes pour organiser des activités

EPIDEMIE Chargés d’organiser la vie sociale des étudiants, les BDE des écoles et universités composent avec l’épidémie de Covid-19

Mikaël Libert
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Comment organiser des fêtes étudiantes avec des bars qui ferment à 22h à Lille?
Comment organiser des fêtes étudiantes avec des bars qui ferment à 22h à Lille? — M.Libert / 20 Minutes
  • Depuis lundi, les bars lillois doivent fermer à 22 h à cause de l’épidémie de Covid-19.
  • Les associations étudiantes ont été forcées d’annuler la plupart des fêtes d’intégration.
  • Certaines s’adaptent au contexte et imaginent des événements différents.

Une autre idée de la fête. Dans les écoles et universités de la métropole lilloise, les étudiants ont commencé leur rentrée la semaine dernière. En temps normal, c’est une période chargée pour les Bureaux des élèves (BDE) dont une grande partie du boulot consiste à organiser les intégrations des nouveaux venus. Une tâche rendue compliquée, et même parfois impossible, en raison de l’épidémie de coronavirus qui connaît un spectaculaire rebond.

Il y a quelques jours, la Métropole européenne de Lille (MEL) se voyait classée en zone d’alerte renforcée après la dégradation rapide et spectaculaire de la situation sanitaire. Suivant les recommandations du gouvernement, le préfet du Nord a pris une série de mesures restrictives pour tenter d’enrayer l’épidémie. Fermeture obligatoire des bars à 22 h, interdiction de vendre ou de consommer de l’alcool sur la voie publique après 20 h, interdiction des rassemblements de plus de dix personnes dans les lieux publics… Autant de freins pour maintenir une vie sociale, particulièrement lorsque l’on est étudiant.

Évènements annulés, reportés ou adaptés

« Nous avons annulé tous les événements prévus en présentiel. Ceux que l’on voulait maintenir ont de toute façon été refusés par l’université », explique Mattéo, président du BDE de biologie à l’Université de Lille. A défaut de fiesta, son association avait souhaité maintenir un semblant d’intégration pour les nouveaux : « Nous avions pensé à une collecte de déchets sur le campus mais ça n’a pas été accepté. Là, on envisage une collecte de sang en espérant que ça passe », poursuit-il.

Les étudiants en médecine ne sont pas les derniers pour faire de grosses chouilles. Pour autant, ils se sentent aussi très concernés par cette crise sanitaire. « Nous ne voulions prendre aucun risque et ne pas engager notre responsabilité. Tout ce qui est organisation de soirées est mis de côté pour l’instant », assure Quentin, vice-président de la corpo de médecine. En attendant, son asso va se concentrer sur d’autres activités comme les tournois de poker ou de jeux vidéo en ligne.

Dans des bars, mais par petits groupes pour l’IAE

D’autres n’ont pas renoncé aux fêtes plus traditionnelles en tâchant toutefois de les adapter au contexte. C’est le cas de la Fédé campus de l’IAE, école universitaire de management. « Nous avions prévu des soirées d’intégration jusqu’à ce que la nouvelle tombe. Du coup on va quand même essayer d’organiser des événements dans des bars tout en suivant les directives », avance Martin, président de la Fédé. Lui, il imagine ça par petits groupes dans différents bars entre 16 h et 22 h. « On ne va pas renoncer parce qu’il y a des étudiants qui viennent d’arriver et qu’il faut bien les intégrer, insiste le jeune homme. Mais nous avons des responsabilités et notre job sera de faire respecter les gestes barrière. »

Tous ont néanmoins eu vent de fêtes dont ils ne sont pas les instigateurs. « Les associations respectent les interdits, mais on ne peut pas empêcher les étudiants de s’organiser entre eux », affirme Matteo. « On essaye de calmer le jeu pour éviter que ça parte dans tous les sens, reconnaît Quentin, de la fac de médecine. C’est arrivé un peu en décalé, mais il y a tout de même eu une prise de conscience globale. »