Déconfinement : Frites, fleurs ou famille… Le top des frustrations liées à la fermeture de la frontière franco-belge
DECONFINEMENT•Après trois mois de fermeture en raison de la crise du coronavirus, la frontière belge sera de nouveau ouverte lundi![Mikaël Libert](https://static.20mn.fr/users/avatars/73d897d1-0400-4c61-a860-27b2a06296a1.png)
Mikaël Libert
L'essentiel
- La frontière avec la Belgique rouvre ce lundi après trois mois de fermeture.
- Une interdiction qui a laissé beaucoup de Français frustrés pour plusieurs choses.
- Outre les amis et la famille, ce sont les commerces belges qui ont le plus manqué aux Nordistes.
Nos chers voisins. Depuis mi-mars, les frontières étaient fermées pour éviter la circulation du coronavirus. Et celle qui sépare le nord de la France de la Belgique n’a pas échappé à la règle, au grand dam des frontaliers des deux pays, largement habitués a se côtoyer pour toutes sortes de raisons. Et c’est justement à ces raisons que 20 Minutes s’est intéressé en demandant à ses lecteurs ce qui leur a le plus manqué chez leurs voisins belges.
Les relations humaines
Pour les Nordistes, la Belgique est si proche que l’on s’y rend un peu comme si l’on traversait simplement la rue. Une proximité qui favorise les liens amicaux, mais aussi la création de familles transfrontalières. Du coup, lorsque les barrières se sont abaissées, bon nombre de relations ont été mises en pause forcée, physiquement du moins. « Pour moi c’est ma fille, mon gendre et surtout ma petite fille qui me manquent », assure Martine, privée de tout ce pan de sa famille depuis trois mois. « Je pense surtout à ma belle-fille qui vit en France et sa famille à seulement 15km, en Belgique », explique Catherine.
On dit que l’amour n’a pas de frontières. Mais c’était sans compter sur le coronavirus. Ingrid a trouvé son âme sœur en Belgique. Mais une fois le confinement décrété, elle a dû se passer de lui, coincés chacun dans son pays : « C’était trop dur, je suis contre les frontières », déplore-t-elle. La conjointe de Stéphane habite Quiévrain : « Les Belges nous laissent passer sans problème. Côté français ils sont toujours là mais ils sont compréhensifs », reconnaît-il.
Le tabac moins cher
La Seita, un des acteurs français du marché du tabac, a révélé « une hausse exceptionnelle de la vente des cigarettes dans les zones frontalières durant la période de confinement ». A la frontière belge, cette hausse chez les buralistes français est la plus haute avec 68,7 %. La Seita craint d’ailleurs une reprise de « l’évasion commerciale » dès le 15 juin. Sans doute à raison, puisque c’est ce qui a aussi beaucoup manqué le plus à nos lecteurs. Cécile, Laurent, Wilson, Martine… Tous attendent avec impatience lundi pour aller s’approvisionner, légalement en tout cas. A plusieurs reprises, pendant le confinement, 20 Minutes a pu constater qu’un nombre non négligeable de Français continuaient d’aller faire leurs emplettes côté belge.
Les commerces en général
Outre le tabac, les Nordistes sont aussi attirés par d’autres spécialités de nos voisins. Bien sûr, il y a les chocolats, les friteries et les bières spéciales particulièrement abordables. Mais, moins connues en dehors du Nord, il y a les fameuses jardineries belges. D’immenses surfaces dans lesquelles on peut trouver toutes sortes de plantes à des prix, là aussi, imbattables. « Ce qui m’a le plus manqué, c’est le Famiflora de Mouscron », insiste Catherine. Pour Marie-Dominique, c’est plutôt le Floralux.
Certains citent aussi une autre sorte de commerces, appelés parfois bars montants ou bars à bouchons, interdits en France et tolérés de l’autre côté de la frontière. Quoi qu’il en soit, à partir de lundi, les commerçants belges vont retrouver leurs clients et amis français. Une véritable bouffée d’oxygène pour beaucoup qui, comme cette employée de station-service près de Baisieux le soulignait à 20 Minutes, travaillent presque uniquement avec les Nordistes.