Lille : Les camps de Roms de la métropole ont enfin l’eau potable

SOCIETE A la demande du Collectif Rom, la plupart des bidonvilles ont désormais un accès à l’eau potable

Mikaël Libert
— 
Illustration d'un camp de Roms à Lille. (Archives)
Illustration d'un camp de Roms à Lille. (Archives) — M.Libert / 20 Minutes

Une question de dignité. Depuis des lustres, le Collectif Rom se bat avec les autorités pour que soient installés des points d’eau dans les différents bidonvilles de la métropole lilloise. La demande s’était faite encore plus pressente en raison de l’épidémie de coronavirus et des mesures d’hygiène que cela impose. Fin avril, la demande du collectif a finalement été en partie réalisée.

« Nous nous félicitons de cette ouverture de dialogue et de la tonalité positive de cette réponse », a déclaré le Collectif Rom après avoir reçu l’assurance par la Métropole européenne de Lille (MEL) que des points d’eau ont été installés dans six sites à Lille et aux alentours. A ces endroits, les habitants des camps, bidonvilles ou squats disposent désormais d’un raccordement au réseau d’eau potable. Pour le terrain dit de la Poterne, dans le quartier du Vieux-Lille, il a été acté qu’aucun raccordement n’était techniquement possible. C’est le collectif qui a donc fourni une citerne qu’il demande à la MEL d’approvisionner « à intervalles rapprochés de trois jours. »

Deux habitants d'un camp gagnent en justice

Reste le cas du site dit de la « route de Sainghin », situé sur la commune de Villeneuve-d’Ascq. Pour se voir accorder un point d’eau, deux Roumains habitant le terrain ont fait appel à la justice. Le tribunal administratif de Lille leur a donné raison, le 29 avril. Pour leur défense, le préfet et la commune avaient expliqué que des distributions de bouteilles d’eau étaient régulièrement effectuées auprès des habitants et que ces derniers pouvaient aussi s’approvisionner en eau à une bouche d’incendie à 900 m du camp. Insuffisant pour la justice.

Le tribunal a donné au préfet et à la ville de Villeneuve-d’Ascq jusqu’à mercredi pour assurer aux habitants du camp un accès provisoire à l’eau. Comme là aussi le raccordement direct au réseau est impossible, le tribunal suggère l’installation d’une citerne « à proximité. » Devront aussi être construites des latrines, et des bacs de collecte des ordures devront être mis à disposition. Pour ces deux derniers points, le Collectif Rom demande qu’ils soient mis en place dans tous les bidonvilles de la métropole.