Coronavirus à Lille : Le centre hospitalier lillois a développé son propre modèle de masque
ÉPIDÉMIE Face aux difficultés d’approvisionnement en masques FFP2, le CHU de Lille a mis au point une protection de visage en tissu
Avec les moyens du bord. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus en France, la polémique enfle sur le manque de disponibilité de masques chirurgicaux jetables, notamment les fameux FFP2. Faute de pouvoir s’approvisionner de manière régulière, le centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille doit gérer strictement son stock de masques pour ses personnels soignants. L’hôpital a donc élaboré un « substitut acceptable » dont la fabrication a commencé ce samedi.
En attendant de recevoir sa part de la commande de masques passée par le ministère de la Santé, le CHU de Lille a préféré anticiper. Si l’hôpital dispose toujours d’un certain nombre de protections de visage conventionnelles, celles-ci doivent être rationnées et réservées pour les situations à risque. Plusieurs personnes ont donc planché sur une alternative, certes provisoire, mais qui répondrait néanmoins à des caractéristiques strictes.
Lavable, réutilisable et made in France
Le résultat s’appelle Garridou, en hommage à ses concepteurs : Pascal Odou, Delphine et Clémentine Garrigue et Marine Vanbremeersch. Il s’agit d’un masque dont la composition et les tissus utilisés permettent la filtration des particules à un niveau « similaire à la norme appliquée aux masques chirurgicaux classiques jetables », assure le CHU. Si ces masques ne sont pas destinés à être utilisés lors des actes invasifs ou lors des soins, ils seront « un substitut acceptable dans toutes les autres situations », poursuit-on à l’hôpital. Et le Garridou a aussi l’avantage d’être écologique puisqu’il est lavable, réutilisable et fabriqué en France.
La première production de 3.000 unités, destinées au personnel hospitalier, sera assurée par l’entreprise Lemahieu, située à Saint-André, près de Lille. Pour l’occasion, cette entreprise, qui fabrique habituellement de la lingerie, a relancé ses machines arrêtées en raison de l’épidémie. Dans un second temps, la production sera élargie, notamment grâce à la participation de couturiers volontaires et d’entreprises. Les masques pourront être distribués hors CHU, vendus à prix coûtant ou donnés grâce à du mécénat.
Le modèle et la marque Garridou ont été déposés « afin de limiter le risque de contrefaçons », poursuit le CHU de Lille. Pour autant, l’établissement compte bien mettre la solution Garridou à disposition des tous les hôpitaux de France.