Procès des antispécistes : Retour sur plusieurs mois de militantisme et de vandalisme à Lille

JUSTICE Entre avril 2017 et février 2019, deux équipes de militants antispécistes ont dégradé des dizaines de boutiques de bouche à Lille et dans la région

Gilles Durand
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Un des prévenus à la sortie de l'audience reportée du 19 mars 2019, au tribunal de Lille.
Un des prévenus à la sortie de l'audience reportée du 19 mars 2019, au tribunal de Lille. — G. Durand / 20 Minutes
  • Jeudi, doit se tenir un nouveau procès mettant en cause des militants de la cause animale soupçonnés de dégradations volontaires contre des commerces de bouche.
  • Entre avril 2017 et février 2019, des dizaines de boutiques de bouche ont été vandalisées à Lille et dans la région.
  • Quatre militants ont déjà été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis, en avril.

L'antispécisme de retour devant le tribunal correctionnel de Lille. Jeudi, doit se tenir un nouveau procès mettant en cause des militants de la cause animale soupçonnés de dégradations volontaires contre des commerces de bouche, dont des boucheries et des restaurants. 

Les premières condamnations sont tombées en avril 2019, mais pour d’autres faits commis par une autre équipe. 20 Minutes revient sur la chronologie des événements pour comprendre qui sera jugé et pourquoi. Cet article vient en appui de l'interview d'une activitiste déjà condamnée pour des faits similaires.

Avril 2017. Sept boucheries et un magasin sont dégradés. Les vitrines sont souillées par du colorant rouge, évoquant du sang animal. Le 28 avril, vers 22 h, deux personnes masquées sont interpellées à Lille devant une boucherie maculée d’un liquide rouge. Elles se revendiquent de l’association 269 Life France pour la cause animale. Aucune poursuite judiciaire n’est engagée, à l’époque.

Mai-août 2018. Une douzaine de devantures de commerces de bouche sont vandalisées avec des messages antispécistes dénonçant la supériorité de l’homme sur l’animal.

Septembre 2018. Six personnes sont interpellées et placées en garde à vue. Seules deux – un homme et une femme âgés de 22 et 31 ans – sont poursuivies pour « dégradations volontaires en réunion » à l’encontre de trois établissements : la boucherie L’Esquermoise, le 15 mai ; la poissonnerie Le Petit Mousse, le 18 mai, et le restaurant Canard Street, le 4 juin.

Le 14 décembre 2018. Le procès de deux militants poursuivis est reporté au 2 mai 2019. En attendant, ils font l’objet d’un contrôle judiciaire.


Décembre 2018-janvier 2019. A nouveau, une quinzaine de commerces sont dégradés dans la métropole lilloise, mais aussi dans le Nord et le Pas-de-Calais.

Le 18 janvier 2019. Le restaurant roubaisien Le Fer à cheval est victime d’un début d’incendie dans la nuit.

Le 2 février 2019. Le même restaurant reçoit durant la nuit des cocktails molotov jetés à l’arrière du bâtiment.

Le 6 février 2019. Six personnes sont interpellées. Deux sont rapidement mis hors de cause. Les quatre autres, un homme et trois femmes, sont mis en examen pour dégradations avec comparution immédiate deux jours plus tard. Ils sont soupçonnés des récentes dégradations, notamment les débuts d’incendie du Fer à Cheval à Roubaix. Agés entre 24 à 40 ans, ils se revendiquent du Front de libération animale (ALF).

Le 8 février 2019. Le procès des quatre mis en cause est reporté au 19 mars. Deux prévenus sont placés en détention provisoire plusieurs jours avant d’être libérés.

Le 19 mars 2019. Le procès des quatre militants se tient au tribunal correctionnel de Lille. Ils sont poursuivis pour 15 faits de « dégradation volontaire commise en réunion du bien d’autrui », en l’occurrence des restaurants ou boucheries, entre novembre 2018 et février 2019. Délibéré programmé au 8 avril, date à laquelle les quatre prévenus sont condamnés à des peines de prison ferme aménageables ou avec sursis.

Le 2 mai 2019. Retour au tribunal pour les premiers mis en examen du mois de septembre. Un troisième prévenu, âgé de 62 ans, est également appelé à comparaître pour les faits datant de 2017. Le procès est renvoyé au 14 novembre. Nous y sommes.