Lille : « Sortir des labos », la Fête de la science parle concret et avenir

SCIENCE Pendant quatre jours, près de 150 chercheurs présentent leurs travaux, des sciences de la nature aux sciences humaines

Christophe Kuchly
La fête de la science 2019 est tournée vers demain
La fête de la science 2019 est tournée vers demain — Université de Lille

Comment l’analyse du comportement d’un gaz ou d’un liquide peut-elle prédire celui d’une foule ? La réponse se trouve du côté de la Fête de la science, organisée du 10 au 13 octobre à la Gare Saint-Sauveur de Lille. Le thème de cette édition, « Raconter la science et imaginer l’avenir », mêle ainsi la recherche à des problématiques du quotidien et aux grandes questions du futur.

De la physique à la foule

De l’eau qui s’échappe d’une bouteille aux bouchons sur l’autoroute, il devrait y avoir un grand pas. L’un des 19 ateliers de l’événement, baptisé « Toutes les choses coulent », prouve pourtant le contraire. « Par les études physiques, on obtient une compréhension de l’écoulement qui est adaptable aux foules, explique Séverine Casalis, ambassadrice de l’édition et vice-présidente valorisation et innovation de l’Université de Lille. Le principe de gestion humaine, la sortie d’un bâtiment par exemple, sera le même que pour un objet physique. »


Basée sur la mécanique des fluides, concept qui laisse rapidement sur le bord de la route tous ceux qui ne sont pas intéressés par la science, cette utilisation d’une loi physique dans la vie quotidienne est relativement récente. Expliquée par des chercheurs, elle permet surtout de se rendre compte des implications potentielles à l’échelle de la planète. Ou de comprendre pourquoi tout le monde se met à ralentir dans certains couloirs du métro…

« Devenir accessible au public »

Cette passerelle entre la recherche et le quotidien est une volonté de la Fête de la science. Un atelier proposera ainsi de dialoguer avec une intelligence artificielle, alors que quatre autres montreront l’état de la recherche sur le diabète, domaine dans lequel la région est en pointe. Avec un enjeu fort : trouver, dans un avenir proche, comment guérir de cette maladie qui ne peut pour l’instant qu’être soignée.

Et puisque cette édition est tournée vers l’avenir, un atelier, appelé « S’adapter ou non, telle est la question », se penchera sur l’extinction de certaines espèces – animales comme végétales. Dans une actualité marquée par l’importance de la question climatique et les conséquences sur le vivant, les chercheurs expliqueront pourquoi certaines fleurs poussent sur les trottoirs, quelle est la raison de la baisse du nombre de papillons en été et, plus globalement, qu’est-ce qui fait que certaines espèces survivent et d’autres disparaissent.

Du côté des organisateurs, qui attendent moitié de scolaires et moitié de familles, on espère que l’événement fonctionnera aussi bien que les années précédentes. « Il est important que la science devienne accessible au public, notamment sur les questions de société, affirme Séverine Casalis. Il faut que les citoyens puissent se l’approprier, que ça sorte des labos ! »