Lille: Deux activistes de la cause animale condamnés à de la prison ferme

JUSTICE Le tribunal de Lille a condamné quatre militants de la cause animale pour avoir dégradé quinze commerces lors d'expéditions nocturnes, dans le Nord et le Pas-de-Calais

Gilles Durand
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A l'issue du délibéré, les condamnés se sont regroupés devant la salle d'audience.
A l'issue du délibéré, les condamnés se sont regroupés devant la salle d'audience. — G. Durand / 20 Minutes
  • Deux activistes antispécistes ont été condamnés respectivement à dix et six mois de prison ferme.
  • Deux autres personnes, reconnues coupables de complicité, ont écopé de peines de prison avec sursis.
  • La Fédération des bouchers du Nord s’est dite "satisfaite de la décision".

Ils étaient jugés pour avoir dégradé des boucheries, restaurants et commerces du Nord et du Pas-de-Calais. Deux activistes de la cause animale ont été condamnés, ce lundi, par le tribunal correctionnel de Lille, respectivement à dix et six mois de prison ferme. Des peines aménageables.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet à l’encontre de Cyrile B., 23 ans, et Mathilde B., 29 ans. Le couple était poursuivi pour une quinzaine de faits au total, dont des tags, bris de vitrines et plusieurs dégradations par incendie, commis entre novembre 2018 et février 2019 lors d’expéditions nocturnes.

Dangerosité des faits

Deux autres militants antispécistes, reconnus coupables de complicité, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis. En outre, le tribunal a demandé aux condamnés 55.000 euros de provision pour rembourser les dégâts causés sur les établissements, en attendant un procès au civil qui doit se tenir en décembre.

« Nous sommes satisfaits de la décision que nous estimons juste face au préjudice que nous avons subi, même si les peines encourues étaient bien supérieures. Le tribunal a bien pris en considération la dangerosité des faits et le risque de récidive. Nous tenons aussi à saluer les mois de travail et d’investigations qui ont permis ces condamnations », souligne Laurent Rigaud, président de la Fédération des bouchers du Nord, partie civile pour les entreprises touchées.

« Chacun sa définition du mot violence »

« Le tribunal a tenu compte de la personnalité des prévenus dont le casier judiciaire était vierge », estime, pour sa part, Me Muriel Rueff, avocate de Cyrile B. et Mathilde B..

Condamnée pour complicité, Johanna G. était la seule à accepter de s’exprimer : « La justice a fait son travail. Chacun sa définition du mot violence. Des animaux qui subissent au quotidien la soif ou la faim et qui sont abattus dans des conditions indignes, n’est ce pas condamnable ? ». Son avocate a fait appel de la décision.

Le jour même, le tribunal d’Alès a condamné le directeur de l’abattoir d'Alès à trois contraventions de 400 euros pour « installations et équipements non conformes ».