Nantes-LOSC: Pourquoi Vahid Halilhodzic n'a jamais rompu son histoire d'amour avec Lille

FOOTBALL L’entraîneur du FC Nantes affronte dimanche (17h) le Losc, un club et une ville qui l’ont marqué à jamais

François Launay et David Phelippeau
Vahid Halilhodzic en 2001 lors de la qualification du Losc en Ligue des champions
Vahid Halilhodzic en 2001 lors de la qualification du Losc en Ligue des champions — DENIS CHARLET / AFP
  • Pour la première fois depuis 2004, Vahid Halilhodzic va retrouver le Losc face à lui en Ligue 1.
  • Club qui l’a révélé comme entraîneur il y a 20 ans, Lille est aussi une ville à laquelle est resté très attaché le technicien.
  • Entre deux expériences, il vit toujours dans le Nord entouré de ses amis qui racontent l’attachement du Bosnien à la région.

C’est un match qui résume la vie de Vahid Halilhodzic. Quinze ans après leur dernier match l’un contre l’autre (PSG-Lille en décembre 2004), le coach nantais va retrouver le Losc sur sa route dimanche après-midi en Ligue 1 (17h).

Lille, le club qui l’a révélé comme entraîneur mais surtout sa ville de cœur. Et même bien plus que ça. « Il dit toujours que ce sont ses racines en France », résume son ami lillois Guy Geoffroy, un assureur rencontré il y a vingt ans après un match du Losc.

« Pour Vahid, il y a deux régions qui comptent : Nantes où il a été joueur avec Coco Suaudeau et Lille où il a vraiment grandi comme coach », reconnaît l’animateur Stéphane Pauwels, ancien team manager de Vahid au Losc.

L’artisan du retour du Losc au premier plan

Arrivé en septembre 1998 au chevet d’un club nordiste perdu dans les bas-fonds de la Division 2, il le transforme en machine de guerre en passant de la D2 à la Ligue des champions en moins de trois ans. « Quand Vahid est arrivé à Lille, tout le monde pensait que le foot était à Lens et la culture à Lille. Il a tout bousculé. Il est parti de rien pour arriver tout en haut », résume Bruno Baronchelli, son adjoint à Lille.

La légende est en marche et depuis, Vahid n’a jamais perdu son statut d’intouchable dans le Nord. « Quand il se balade dans les rues de Lille, il est toujours très heureux de voir que les gens le reconnaissent et le remercient pour tout ce qu’il a fait. Il en est très fier », assure son ami Michel Castelain, responsable des anciens du Losc.

« Quand je me baladais avec lui, c’était Elvis Presley. Ce type dégage dans sa dureté une empathie naturelle », se marre Stéphane Pauwels.

Il se ressource toujours dans sa maison de Marcq-en-Barœul

S’il a bourlingué partout dans le monde (Turquie, Côte d’Ivoire, Algérie, Japon…) depuis son départ du club en 2002, Vahid n’a jamais vraiment quitté le Nord. Pendant ses années Losc, il s’était fait construire une maison à Marcq-en-Barœul, dans la banlieue lilloise. C’est resté son « chez lui », son adresse principale en France où il vient toujours vivre et se ressourcer quand il est à la recherche d’un poste.

Une maison dans laquelle ses deux enfants ont grandi, et où le monde a été refait plusieurs fois avec ses amis avec lesquels il aime sortir à Lille dans ses endroits favoris. Qui n’ont pas changé ou presque en 20 ans. « Il aime aller à la pizzeria La Bella Italia où il allait déjà manger avec ses joueurs à l’époque. Il apprécie aussi le restaurant La part des anges dans le Vieux-Lille ou La salle à manger, un resto de Marcq où le patron est fan de lui », raconte Peter, son voisin à Marcq-en-Barœul.

Il considère le Nord comme sa terre d’adoption

Mais l’attachement de coach Vahid à Lille ne se résume pas qu’à sa maison, ses restos ou ses amis. Non, si Halilhodzic s’est entiché du Nord, c’est aussi et surtout parce qu’il y a retrouvé une deuxième maison à un moment extrêmement difficile dans sa vie personnelle.

« Son retour en France a été précipité avec les événements en ex-Yougoslavie. Il a été bouleversé par cette guerre où il a d’ailleurs failli y laisser sa peau. Avant d’arriver à Lille, il est d’abord passé par Beauvais mais ça ne s’est pas très bien passé. Puis il est arrivé dans le Nord où les gens ont été super sympas avec lui et l’ont vite adopté. D’ailleurs, il aime les gens du Nord qui sont des travailleurs, des gens honnêtes qui ont une parole. Contrairement à la carapace qu’il se donne, Vahid est un affectif et il adore les gens d’ici », raconte Guy Geoffroy.

Une affection que l’entraîneur nantais laissera juste de côté dimanche pendant 90 minutes avant de reprendre le cours de son histoire d’amour avec Lille.