Lille: L’Association des paralysés de France dénonce les problèmes d’accessibilité au métro

MOBILITÉ L’Association des paralysés de France (APF) dénonce les problèmes d’accessibilité au métro de la métropole lilloise après l’installation de portiques de sécurité…

Mikaël Libert
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Jean-Pierre, lui, n'arrive même pas à atteindre le bouton d'ouverture du sas.
Jean-Pierre, lui, n'arrive même pas à atteindre le bouton d'ouverture du sas. — M.Libert / 20 Minutes
  • Le métro lillois s’équipe en portillons de sécurité pour lutter contre la fraude.
  • L’APF dénonce un problème d’accessibilité pour les personnes en fauteuil.
  • Pourtant, d’ici 2020, toutes les stations seront équipées de ce système.

Un pas en arrière dans l’accessibilité. Mercredi, vers 14h, la station de métro République, à Lille, ressemblait aux starting-blocks d’une course de Mario Kart. Sur leurs imposants fauteuils roulants électriques, une dizaine de personnes handicapées ont démontré à quel point il leur était difficile de franchir les portiques de sécurité installés par Transpole. Et ce, y compris par le sas censé leur être réservé.

« Avant l’arrivée des portillons, à part les pannes d’ascenseurs, ça allait très bien », confie Christine. Elle, c’est avec son chien d’assistance et son auxiliaire de vie qu’elle se déplace : « Le sas est trop petit, il faut que le chien se tasse au fond pour que je puisse rentrer. Mon auxiliaire doit passer après, ça prend un temps fou a chaque fois », déplore-t-elle.

Pas de bras, pas de solution

La pathologie de Jean-Pierre l’oblige à utiliser un fauteuil plus grand que la moyenne. Et lui, il ne parvient même pas à atteindre le bouton commandant l’ouverture du sas. « C’est quand même terrible, il est venu de Douai en totale autonomie et là, il se retrouve bloqué », peste Bénédicte Leclercq de l’Association des paralysés de France (APF) locale. Même cas de figure pour Pierre-Vincent qui, dépourvu d’avant-bras, ne peut ni valider sa carte, ni appuyer sur le bouton d’appel, inaccessible.

« La métropole nous avait emmenés à Bruxelles pour voir les futurs portiques, assure Catherine du Comité départemental de l’APF. Nous leur avons fait toute une liste de recommandations pour lesquelles nous n’avons eu aucun retour. On voit le résultat ». Pourtant, ce qu’ils demandent n’était pas sorcier : des boutons accessibles de chaque côté des sas et que ces accès soient un peu plus larges et un peu plus longs.

« C’est vrai que pour les personnes seules en fauteuil qui peuvent se servir de leurs deux bras, il n’y a pas de souci », reconnaît Bénédicte Leclercq. Sauf que, concrètement, c’est plus compliqué que ça. « On comprend la nécessité de lutter contre la fraude, poursuit-elle. Mais pas au détriment de certains usagers, même s’ils représentent une minorité. » « Les portillons ont été conçus pour être adaptés à tous les voyageurs », se défend Transpole. La MEL, elle, n’a pas répondu aux sollicitations de 20 Minutes.