Wazemmes: Les travaux des halles retardés, les commerçants s'impatientent
ECONOMIE Avec la ville de Lille, ils organisent le lancement d'un village éphémère...
- Les travaux de rénovation des Halles de Wazemmes ont été retardés.
- Les marchands prennent des initiatives pour maintenir leurs commerces à flot.
La fermeture ne devait durer que sept semaines. En rénovation depuis le 4 juillet, les Halles du marché couvert de Wazemmes à Lille n’ont pas rouvert le 18 août, comme cela était prévu. La mairie a annoncé un retard officiel de deux semaines, dû à des manquements de l’entreprise qui mène le chantier. Mais les commerçants commencent à trouver le temps long.
Les échoppes s’étaient calées sur ces sept semaines d’interruption. « On n’était pas prêts pour quatorze semaines d’interruption », s’exclame Benoît Canis, de chez Vert’Tige, sur le ton de la plaisanterie. Certains marchands, comme Jean-Pierre Foret d’Au petit poissonnier, viennent quand même vendre leur marchandise sur le marché extérieur. « Evidemment il a fallu faire des concessions », sourit ce dernier.
Une situation « critique »
Pour Emmanuelle Kean de La fromagerie au cœur de Lille, « [la situation] devient critique » car en plus du manque à gagner, survient le risque de perdre des clients durablement.
Les commerçants bénéficiaient jusqu’alors d’une indemnisation (à hauteur de 50 % de leur marge brute moyenne sur trois ans), mise en place par la ville. Le versement de cette aide cessera à la fin du mois d’août.
Dans un communiqué, la Ville fait valoir qu’un « dialogue régulier a été maintenu avec les commerçants durant l’été ». De fait, l’installation d’un village éphémère à l’extérieur, sur la place de la Nouvelle-Aventure, a été décidée en accord avec la municipalité. « La priorité de la ville reste de permettre aux commerçants une reprise rapide de leur activité », rappelle-t-elle.
Ouvert aux horaires habituels des Halles, le marché intérieur « extériorisé » devrait permettre un certain retour à la normalité. « C’est le minimum vital pour garder contact avec les clients », explique Benoît Canis. « Il va falloir les réhabituer à venir chez nous », renchérit le poissonnier.
Un village éphémère
Cependant, tout le monde ne compte pas participer à ce marché provisoire, qui change les habitudes de travail. « Travailler en extérieur, sous tente ou dans des camions magasins, ça modifie le processus de vente. Certains d’entre nous ont un peu peur de se planter », déclare Benoît Canis.
La mairie met à leur disposition des équipements (barnums…), mais pour avoir un matériel adapté à leur activité, une majeure partie des commerçants devront investir eux-mêmes. Pour Marie-Laure Therby de la Crémerie des Halles, « rien n’est très organisé ». « Et puis c’est très compliqué au niveau de la logistique. Nous, nous n’avons pas les moyens de louer un camion. On ne sait pas ce qu’on va faire », explique-t-elle.
Quant à la date de lancement, la ville de Lille a, pour l’instant, refusé que le village éphémère commence le week-end de la Braderie, pour des raisons de sécurité.