Législatives: Le département du Nord indécis et coupé en deux

ELECTIONS Le vote de la présidentielle a scindé le département du Nord en deux, avec la partie sud qui pourrait envoyer plusieurs candidats FN à l’Assemblée nationale…

Gilles Durand
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Illustration d'isoloirs.
Illustration d'isoloirs. — L. Urman / SIPA
  • Dans certaines circonscriptions où le FN est arrivé en tête à la présidentielle, le PS n’a pas investi de candidats
  • Retraite parlementaire pour deux députés communistes
  • Dans la 4e circonscription, deux maires LR s’affrontent pour entrer à l’Assemblée nationale

L’incertitude plane sur les législatives dans le Nord. On peut raisonnablement penser que de députés sortants comme Bernard Gérard (LR), Thierry Lazaro (LR) ou Francis Vercamer (UDI) vont rempiler. Mais après ?

Le PS s’abstient. Seule tendance observable, le sud du département semble prêt à basculer vers le Front national : pas moins de 6 circonscriptions sur les 21 que compte le Nord ont vu Marine Le Pen virer en tête au premier comme au second tour de la présidentielle.


La conjoncture électorale dans ces territoires du Hainaut, de la Sambre et de l’Avesnois a d’ailleurs décidé le PS à ne présenter aucun candidat « face à la menace d’une victoire d’un(e) député(e) FN » dans trois circonscriptions. Un sacrifice à relativiser. Dans la 12e, Christian Bataille, député PS sortant et soutien de Manuel Valls, se présentera sans étiquette, tout en se revendiquant de la majorité présidentielle. Il aura face à lui Anne-Laure Cattelot, 28 ans, qui dispose, elle, de l'investiture de La République en marche (LREM). Dans les 18e et 20e, le PS n’était pas majoritaire.

>> Résultat du 1er tour de la présidentielle dans la 12e circonscription du Nord.



En revanche, l’ancien maire (PS) de Maubeuge, Rémi Pauvros tentera de défendre son siège. Un combat loin d’être gagné face, notamment, à la députée européenne FN Sylvie Goddyn et à son ancien allié, Christophe Di Pompéo, désormais investi par LREM.

Retraite parlementaire pour les deux députés communistes. Enfin quel que soit le résultat, une page va se tourner avec la retraite parlementaire des deux députés communistes du département : Jean-Jacques Candelier (élu depuis dix ans) et Alain Bocquet (élu depuis près de 40 ans). Marc Dolez, fondateur avec Jean-luc Mélenchon du Parti de Gauche, tire aussi sa révérence dans la 17e circonscription (Douaisis).

>> Résultat du 1er tour de la présidentielle dans la 1re circonscription du Nord.



Dans la métropole lilloise, la surprise pourrait venir de quelques candidats investis par La France insoumise (FI). Au 1er tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a frôlé les 30 % dans les 1re (Lille-sud), 2e (Lille est) et 8e (Tourcoing-Wattrelos) circonscriptions.

Duel fratricide à droite. Un duel fratricide attend la droite dans la 4e (Lille Ouest). Jacques Houssin, maire (LR) de Verlinghem, est le candidat officiel à la succession de Marc-Philippe Daubresse, lequel reste d’ailleurs suppléant de Jacques Houssin. Mais le duo aura face à lui le maire (LR aussi) de La Madeleine, Sébastien Leprêtre, qui avait soutenu François Fillon.

>> Résultat du 1er tour de la présidentielle dans la 4e circonscription du Nord.



La grande inconnue de cette élection sera le score des candidats soutenus par LREM. Certaines investitures ont été délicates à gérer. Et surtout, pourront-ils jouer un rôle dans la mesure où, dans la grande majorité des circonscriptions (19 sur 21), Emmanuel Macron n’est pas parvenu à virer en tête lors du 1er tour de la présidentielle ?

Enfin, à noter que la 1re circonscription, avec ses 25 candidats, n'est pas loin du record national du pluralisme (27 candidats dans la 9e des Français de l'étranger). Au moins, les abstentionnistes n’ont plus d’excuses.

Mise à jour 25 mai: Nom de la candidate investie par LREM dans la 12e circonscription du Nord