Ligue 1: Oui, oui Lille peut descendre en Ligue 2! Paroles de relégués surprises...
FOOTBALL Lens en 2008 et Monaco en 2011 ne s'attendaient pas à descendre. Et pourtant...
La catastrophe n’est pas encore arrivée mais ne pas y penser serait inconscient. Seizième de Ligue 1 à dix journées de la fin, le LOSC joue clairement le maintien cette saison. Et avec trois points d’avance sur le barragiste, le club nordiste, qui joue un match extrêmement important à Nancy (17e) samedi, n’est pas encore sorti de l’auberge.
Si beaucoup pensent que Lille ne peut pas descendre… parce que c’est Lille, ils se mettent le doigt dans l’œil. Lens en 2008, Monaco en 2011 et Auxerre en 2012 n’avaient pas prévu de se retrouver en Ligue 2. Et pourtant, l’inimaginable est arrivé. D’anciens joueurs nous expliquent comment on peut tomber sans s’y attendre et donnent leurs conseils aux Lillois pour éviter le pire.
Olivier Monterrubio descendu avec le RC Lens en 2008
« Franchement, ça fait six ans que j’ai arrêté ma carrière et je me demande encore comment on a pu descendre avec Lens en 2008. Cette saison-là, malgré les mauvais résultats, il y avait une bonne ambiance entre joueurs dans le vestiaire. C’est plus au niveau du staff que ça a déconné. Déjà, l’arrivée de Guy Roux a été le premier gâchis. Ce n’était pas le bon entraîneur pour Lens. Ses méthodes dataient des années 1980 et ça n’a pas pris »
« EnsuiteJean-Pierre Papin a pris le relais. S’il était resté seul en poste, je pense qu’on ne serait pas descendu. Mais quand Daniel Leclercq est arrivé à ses côtés en janvier, c’est devenu néfaste car les deux hommes ne s’entendaient pas du tout. Et ça s’est ressenti sur tout le groupe. On a mis du temps à prendre conscience qu’on allait descendre. On pensait qu’avec les joueurs talentueux qu’on avait, on allait s’en sortir. Mais la finale de coupe de la Ligue perdue à la dernière minute contre le PSG (2-1) nous a fait très mal avec l’histoire de la banderole anti-Ch’tis. »
« Toute cette histoire nous a déconcentrés. Mais on a cru jusqu’au bout que ça allait le faire. Cette descente a été dure à digérer. C’est un immense gâchis. Par contre, je ne vois pas Lille descendre cette saison. Il reste encore pas mal de matchs. Mais pour éviter la catastrophe, ils doivent battre leurs concurrents directs pour le maintien et surtout essayer de garder une bonne osmose dans le vestiaire. »
Laurent Bonnart descendu en 2011 avec Monaco
« Quand on vise le top 8 en début de saison, ça fait bizarre d’être en difficulté à un moment donné. Et quand vous n’êtes pas préparés à ça psychologiquement, dès que les difficultés arrivent, ce n’est pas simple de relever le challenge. On voit beaucoup plus noir que si on était préparés à se battre. Quand on n’est pas en confiance, ça devient compliqué et des mauvaises choses peuvent arriver »
« Cette saison-là à Monaco, notre groupe était pléthorique. On a eu un changement d’entraîneur en janvier. C’était aussi une saison particulière car on est descendu avec 44 points alors que normalement on se maintient avec ce nombre de points. Rien n’allait dans le bon sens. On ne pensait même à pas à se sauver car pour nous, c’était logique. On se disait que c’était pour les autres. On s’est toujours dit qu’on allait se relever et puis on se rend compte que les autres équipes se battent aussi. Et au fur et à mesure que les journées avancent, on se rend compte qu’on va jouer le maintien et que ce n’est pas si simple que ça. Quand on descend, il y a beaucoup de tristesse pour nous mais aussi pour les salariés du club »
« Pour Lille cette saison, on sent que c’est une période charnière avec un changement de présidence et l’arrivée de nouveaux joueurs qui ont très peu de vécu dans le club. Ça provoque pas mal d’instabilité à tous les niveaux et ce n’est pas évident pour les joueurs. On voit qu’il y a beaucoup d’énervement. Ça veut dire que les joueurs sont à fleur de peau. Le plus important pour s’en sortir, c’est retrouver de la lucidité et faire un peu le dos rond car à dix journées de la fin, ça peut aller vite. Vous pouvez vite tomber et après, c’est dur de se relever. Ce sont des moments où il faut vraiment être solidaire. Il doit y avoir l’union sacrée à tous les niveaux du club y compris chez les supporters »