Violences: Les urgentistes de Tourcoing attendent que «la justice les défende»
FAITS DIVERS Le service des urgences du centre hospitalier Dron affiche sa colère face à la violence, après l'agression de samedi...
Très choqués et très en colère. Les urgentistes du centre hospitalier Dron de Tourcoing continuent leur travail, ce mardi, mais l’ambiance a changé depuis l’agression dont deux médecins ont été victimes, samedi, vers minuit.
Trois urgences vitales
Une quinzaine de personnes avaient débarqué dans la salle d’attente pour accompagner une personne âgée victime de « désorientation » avant de molester deux médecins estimant que les délais d’attente étaient trop longs.
« Son état ne nécessitait pas une urgence absolue, souligne Hacène Moussouni, chef des . La personne a été prise en charge et mise sur un brancard quelques minutes après son arrivée, à 22h24. L’intervention médicale a commencé une heure plus tard, à 23h27. Ce soir-là, nous devions gérer trois urgences vitales dont une personne entre la vie et la mort, intubée et ventilée et une autre en coma dépassé, dont il fallait gérer la situation pour un éventuel don d’organes. »
« Un chiffre dans une statistique »
C’est dans ce contexte qu’ont commencé les agressions du personnel par une dizaine de personnes, proches du patient. « C’est intolérable. On ne doit plus être un chiffre dans une statistique », estime Hacène Moussouni. « Jusque-là, ça se limitait à des agressions verbales. Nous avons franchi un pallier », ajoute Hugues Georges, représentant de la communauté médicale du CH Dron.
Le soir même, la police a pu interpeller sur place trois personnes qui doivent comparaître devant le tribunal de Lille, le 7 novembre. « Nous attendons, maintenant, de la justice qu’elle nous défende. On est en droit d'attendre de la prison ferme pour ce genre d'acte », s'insurge Hacène Moussouni.
« la solution se trouve du côté politique »
En attendant ce procès, le service fonctionne normalement, mais le personnel envisage une journée « urgences mortes » pour montrer son exaspération et sa solidarité. « Je suis moins sereine, avoue Zahia Gaoui, urgentiste depuis deux ans. Pourtant, je crois que la solution se trouve davantage du côté politique qu’à notre échelle ».
De son côté, la direction de l’hôpital a décidé de renforcer son dispositif de sécurité en plaçant deux agents de sécurité aux urgences et deux à l'extérieur. « Il n’est pas question de transformer pour autant l’hôpital en bunker, cela doit rester un lieu ouvert sur le quartier », affirme Didier Nonque, directeur du CH Don.
Par ailleurs, le patient amené samedi soir en cortège est toujours hospitalisé.