Nord: Retour de la guerre scolaire autour de l'éducation ?
POLITIQUE L’opposition socialiste dénonce la suspension, par la nouvelle majorité du département du Nord, d’un dispositif qui accordait des moyens pédagogiques supplémentaires aux collèges…

La réussite scolaire au cœur des débats. En cette rentrée, l’opposition socialiste du département du Nord, passé à droite en mars, dénonce le désengagement de la nouvelle majorité en matière d’éducation. En point de mire, la suspension du projet éducatif global départemental (PEGD) qui permettait à certains collèges de financer des activités périscolaires.
« Une belle dynamique s’est cassée »
Depuis sa mise en place en juin 2011, 124 des 201 collèges du département s’étaient lancés dans cette démarche. En 2014, 1,7 million d’euros avaient été débloqués par le département. « Une belle dynamique s’est cassée avec l’arrêt brutal de ce financement », souligne Alexandra Lechner, conseillère départementale (PS) spécialiste des questions éducatives.
Pour elle, l’intention est « de recentrer le dispositif sur la réussite scolaire au sens le plus étroit du terme en écartant la vie du jeune dans l’ensemble de ses dimensions : la santé, les loisirs, l’ouverture au monde et la citoyenneté ». Et de prendre la suppression du Pass’Sport et du chéquier jeunes pour preuve : à chaque fois, 50 euros étaient offerts aux collégiens pour les aider à la pratique du sport et à accéder aux loisirs culturels.
"Nous regrettons la suppression du Pass'Sport et du chéquier jeunes en #Nord !" Alexandra Lechner #Éducation
— Fédération PS Nord (@PSNord) 31 Août 2015
« Faire un diagnostic »
Un faux procès, selon Joëlle Cottenye, nouvelle vice-présidente (UDI) chargé de l’Education au Département. « Il s’agit de faire un diagnostic de ce qui marche et de ce qui ne marche pas dans le dispositif du PEGD avant de le relancer à la rentrée 2016 », assure-t-elle. L’élue reproche notamment un manque d’équité territoriale de l'ancien dispositif. « Certaines zones rurales semblaient moins concernées », constate-t-elle.
La suspension de ce PEGD, rebaptisé « Projet éducatif départemental des collégiens », pourrait également préfigurer « d’autres réformes pour faire des économies », selon Alexandra Lechner. Ambition avouée du nouveau président (LR) du département, Jean-René Lecerf.
Suppression de 300 à 350 emplois
« L’argument financier n’est pas le plus important, assure Joëlle Cottenye. Mais il est vrai que nous réfléchissons à une nouvelle organisation du personnel dans les collèges afin de travailler de façon optimale ». Selon le PS, l’objectif est de supprimer 300 à 350 emplois par an dans les services départementaux. Pas forcément dans les collèges.