Nord: Un livret d'épargne régional pour financer la 3e révolution industrielle
ÉCONOMIE Les épargnants pourront déposer de 15 Euros à 100.000 Euros rémunérés pour financer des prêts aux entreprises nordistes innovantes, et vertes...
«C'est simple, c'est efficace, et c'est le premier exemple au monde de financement populaire de l'économie». L'économiste américain Jeremy Rifkin est un fan du livret d'épargne régional présenté ce vendredi à la chambre de commerce régionale Nord de France. Et pour cause: les fonds déposés par les épargnants doivent alimenter la fameuse «Troisième révolution industrielle» dont il est le promoteur.
Rémunéré 1,75 % par an
Concrètement, le Crédit Coopératif va proposer aux épargnants un livret rémunéré dont les fonds seront intégralement affectés au financement des entreprises nordistes en pointe dans les secteurs de la «révolution» (économies d'énergie, mobilité, recyclage...). Corollaire un peu révolutionnaire: l'épargnant lui-même pourra s'informer précisément de la destination de ses fonds.
Les dépôts (non conditionnés à l'ouverture d'un compte courant), pourront démarrer dès 15 euros et atteindre 100.000 euros. Les fonds seront constamment disponibles, et la rémunération est attractive: 1,75% brute par an jusqu'à 1.500 euros (le Livret A est à 1% net), puis 0,8%. «L'un de nos objectifs est d'attirer sur le long terme les épargnants modestes et les étudiants», explique la Chambre de commerce. Les souscriptions pourront démarrer le 22 janvier en agence et sur www.credit-cooperatif.coop.
Les entreprises sont impatientes
«Aujourd'hui les citoyens en ont marre de laisser d'autres décider à leur place. Ils veulent choisir à quoi va servir leur argent, et savoir ce qu'il devient», estime Jean-Louis Bancel, le président du Crédit Coopératif. La banque, qui jugera elle-même de la pertinence des financements, octroiera les prêts (de 12.000 euros minimum) à un taux préférentiel, et uniquement pour les entreprises du Nord-Pas-de-Calais.
Logiquement les patrons nordistes se montrent intéressés. «Ce qui m'intéresse c'est le financement de projets immatériels, témoigne le patron d'une menuiserie. Pour acheter du matériel, des machines, nous trouvons déjà des financements assez facilement. Mais ce qui manque jusqu'à présent ce sont des fonds pour financer des études sur des produits encore non-aboutis».
De son côté, le concepteur nordiste de l'épatant roadster électrique Pariss est attiré par «l'écosystème» que peut engendrer le livret. «Nous allons avoir besoin des innovations produites dans la région pour nous aider à préparer les prochaines étapes de notre développement».
La Pariss roadster made in Nord Pas de Calais a découvrir aujourd'hui a Lille présentée par la @NPdCla3emeRI pic.twitter.com/hU4vI3nwHh
— NPdC, la 3ème RI (@NPdCla3emeRI) November 28, 2014