Le décrochage au ban de l'école

Dégoûtés de l'école, ils avaient interrompu leur parcours scolaire en classe de troisième. Au lycée professionnel Vertes feuilles de Saint-André-lez-Lille, une vingtaine d'élèves «décrocheurs», âgés de 16 à 18 ans, retrouvent actuellement le système éducatif et s'engagent sur la voie d'une formation qualifiante.

Leur emploi du temps est rythmé par des cours de français, de maths et d'histoire, mais aussi par des enseignements en communication ou en informatique. Ils suivent également des ateliers pratiques où ils apprennent, par exemple, à se présenter à un entretien d'embauche.

Cela fait une dizaine d'années que l'établissement propose ces «actions de remobilisation», dans le cadre d'un dispositif cofinancé par l'Education nationale et le Fonds social européen (FSE). Celles-ci sont réservées exclusivement à des collégiens qui alternent, pendant 28 semaines, stages en entreprise et cours au lycée. «Notre objectif, c'est qu'ils reprennent un cursus diplômant», explique Herlé Bossennec, le proviseur de l'établissement. «C'est un dispositif très souple, qui n'est pas le même d'année en année et pas le même pour chaque élève, poursuit-il. Un jeune qui a la phobie de l'école peut, dans un premier temps, aller en entreprise et créer son projet d'orientation.»

«Cette formation  m'a reboostée»

«L'école c'était une corvée, et cette formation m'a reboostée. Maintenant, je suis en lycée professionnel en "accompagnement, soins et services à la personne" pour pouvoir être infirmière. Et j'ai 16 de moyenne!», s'enthousiasme Lucie, 17 ans. Pour cette jeune fille, poussée par sa sœur à suivre cette formation, l'opportunité s'est transformée en succès. Un cas qui est loin d'être isolé puisque le lycée professionnel Vertes feuilles affiche «80% de réussite» en moyenne. Sur l'année 2011-2012, l'établissement de Saint-André-lez-Lille a même réussi à placer la totalité de ses élèves «décrocheurs». Qui ont su s'accrocher à cette deuxième chance.

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