Une intégration désintégrée

Gilles Durand
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M.Libert/20 Minutes


«Le bizutage est interdit par la loi. De tels faits qui concerneraient un étudiant en médecine impliqueraient des poursuites pénales et disciplinaires », souligne Didier Gosset, doyen de la faculté de médecine de Lille. Le message est clair. L'université de Lille-II, qui chapeaute la faculté, ne veut pas revivre l'épisode de septembre 2012 et met aussi en garde les étudiants contre les intégrations sauvages. L'an dernier, un étudiant avait été victime de telles brimades qu'elles avaient donné lieu à une enquête préliminaire de la police (lire l'encadré).



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Or, il semble que des incitations à participer à ce genre d'évènements circulent sur les réseaux sociaux. « La prévention fonctionne puisque nous avons été alertés par des étudiants », précise le doyen de la faculté. Dans un communiqué, celle-ci demande « solennellement à ses étudiants de ne participer en aucun cas à ce type de manifestations », insistant, notamment, sur les dangers de l'alcool.

Même discours de la part de l'association Corpo médecine Lille (ACEML) qui, traditionnellement, organise les séances d'intégration. « Nous avons décidé, cette année, de nous abstenir, assure Maxence Gaillard, président de la Corpo médecine. Ce qui s'est passé l'an dernier était en marge de l'intégration, mais cela a nui à l'image de la Corpo. Je ne souhaite même pas être averti d'une quelconque organisation de bizutage ».

Pour compenser l'absence d'intégration, l'université de Lille-II propose, pour la première fois, un rendez-vous sportif qui se tiendra jeudi et vendredi. « Une alternative intéressante », pour le doyen de la faculté.

■ Enquête

L'affaire du bizutage de 2012  à la faculté de médecine n'avait finalement abouti à aucune sanction, ni pénale, ni disciplinaire. Les coupables avaient été impossibles à identifier. La victime, livrée à la vindicte collective,  avait refusé de porter plainte.