Le débat sur le gaz de houille sort de terre

ENERGIE L'exploitation de cette ressource enfouie dans le sol du bassin minier est en projet...

Olivier Aballain
— 
Le terril de Loos-en-Gohelle dans le bassin minier (62).
Le terril de Loos-en-Gohelle dans le bassin minier (62). — M.LIBERT/20 MINUTES

Le sous-sol du Nord-Pas-de-Calais n'a pas encore livré tout ce qu'il pouvait. La société Gazonor en est en tout cas persuadée. En charge depuis 1992 d'exploiter le «grisou» qui remonte naturellement des anciens trous de mine, cette entreprise compte passer à la vitesse supérieure. Elle espère effectuer, à partir de la fin 2013, des tests de forage pour débusquer, à 1500m de profondeur, des réserves de gaz de houille encore inexploitées. Mais le projet ne fait pas l'unanimité. Chez les élus écolos en particulier, qui reprennent là le flambeau de la lutte contre l'exploitation des gaz de schiste. Le maire de Loos-en-Gohelle, Jean-François Caron, s'inquiète ainsi de voir engagées « des sommes importantes pour récupérer de nouvelles énergies fossiles », au lieu d'investir dans « le développement des énergies renouvelables».

«Revivifier le bassin»

Mais d'autres regardent de près le potentiel de Gazonor, dont la production serait multipliée par cinquante. «Cela pourrait revivifier le bassin minier, estime Cathy Apourceau-Poly, élue (FDG) à Avion. Et on a été rassurés côté écologie.» Selon Nicolas Ricquart, directeur de Gazonor, inutile d'utiliser la fracture hydraulique, très polluante, pour extraire le gaz: «La pression suffirait à le faire remonter.» Dominique Plancke, élu régional EELV, reste sceptique: «Je ne vois pas comment cela remonterait tout seul.» «Le but de la phase de test c'est justement de voir si c'est exploitable», assure Nicolas Ricquart.

 

■ Une exploitation possible dès 2015

Six demandes de permis de recherche et d'exploitation ont été déposées en Préfecture par Gazonor sur 1370km2 de terrain, dont deux sont en fin d'instruction à Avion et Divion. Selon Gazonor, l'exploitation pourrait débuter en 2015 après la phase de tests, et alimenter les besoins en gaz de 3 millions de personnes pendant 20 ans.