L'artothèque se cherche un modèle dans le Nord
CULTURE Le prêt d’œuvres d'art contemporain suscite la demande...
Loué soit l’art! Trois ans après le lancement de son artothèque L’Inventaire (aujourd’hui à Hellemmes), Clotilde Lacroix a réussi son pari: amener l’art contemporain chez les gens grâce à un système de prêt. «Aujourd’hui, j’ai environ 260 adhérents et un fonds d’environ 750 oeuvres, réunies grâce au partenariat avec des collectionneurs privés et à la générosité de certains artistes», raconte la responsable de cette première artothèque créée dans le Nord depuis les années 80. Un succès qui lui permettra d’ouvrir prochainement une antenne permanente dans l’Avesnois. Ailleurs à Lille, le centre culturel Lasecu a aussi ouvert son artothèque (une centaine d’oeuvres) et certaines communes de la métropole, comme Roncq par exemple, se penchent sur la question.
La région est en retard par rapport à d'autres
Mais Clotilde Lacroix regrette un certain éparpillement. «Il vaudrait mieux organiser un réseau autour d’un fonds commun, plutôt que de multiplier les lieux», assure-t-elle. Car la région reste en retard par rapport à d’autres, comme le Rhône-Alpes, sur le développement des artothèques. «Il y en a effectivement très peu et la plupart sont municipales», confirme le réseau d’art contemporain «50° nord». Pourtant, la demande existe. «Nous avons à peu près 200 sorties d’oeuvres par mois dans toute la région», précise la responsable de l’Inventaire. Nombre de galeristes privés se mettent aussi à la location d’oeuvres. Un phénomène récent. «Nous n’avons pas les moyens d’acheter des tableaux. Le prêt est une solution parfaite», explique une emprunteuse.
Une exposition dans un hôpital psychiatrique
«C’est une manière de s’approprier les lieux.» Marie Andreassian est coordonnatrice régionale de l’association Tournesol qui promeut les artistes à l’hôpital. Mardi, elle accompagnait quelques patients et personnels de l’hôpital psychiatrique Bonnafé de Roubaix à l’artothèque L’Inventaire pour choisir ensemble cinq nouveaux tableaux. Depuis neuf mois, l’établissement de santé organise tous les deux ou trois mois une nouvelle exposition dans le hall d’entrée. «L’objectif est de créer une communauté de culture autour de l’accrochage», note Marie Andreassian. Dans son fauteuil roulant, Catherine est conquise par les toiles. «Un tableau, ça peut changer une vie humaine, philosophe-t-elle avant de définir ses goûts artistiques. J’ai vu la Joconde, je vous jure qu’elle a l’air bête.»
Cette exposition entre dans le cadre des projets culturels organisés au sein des établissements hospitaliers de la région. Ce mercredi doit d’ailleurs être signée une nouvelle convention de partenariat entre la direction régionale de la Culture et l’agence régional de Santé pour développer les actions.