Marseille : Le procureur évoque la « fracture » entre police et magistrats après les émeutes

Violences policières Au total, le parquet de Marseille a décidé de poursuivre une dizaine de policiers dans le cadre de quatre affaires de violences policières présumées lors des émeutes

20 Minutes avec AFP
Les Magistrats sont attachés au principe de l'égalité de tous devant la loi, a rappelé Nicolas Bessone, le procureur de Marseille
Les Magistrats sont attachés au principe de l'égalité de tous devant la loi, a rappelé Nicolas Bessone, le procureur de Marseille — DANIEL COLE/AP/SIPA

Face à la « fracture » qui s’est créée entre police et magistrats sur les violences policières après les émeutes de l’été, le nouveau procureur de Marseille a tenu à rappeler lundi à Marseille « quelques fondamentaux », en présence du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Il est « indispensable que je vous parle » de la « problématique violences policières après les événements et les émeutes de début juillet qui ont entraîné une fracture entre police et magistrature », a déclaré Nicolas Bessone lors de son audience solennelle de présentation au tribunal judiciaire de Marseille.

Rappel des fondamentaux

Au total, le parquet de Marseille a décidé de poursuivre une dizaine de policiers dans le cadre de quatre affaires de violences policières présumées lors des émeutes à Marseille fin juin-début juillet, après le décès du jeune Nahel, tué quelques jours plus tôt par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, en banlieue parisienne. La décision de placer en détention provisoire un policier accusé d’être l’auteur du tir de LBD qui aurait grièvement blessé à Marseille un jeune homme de 22 ans, Hedi, dont une partie du crâne avait dû être amputée, avait provoqué un vaste mouvement de fronde policière à travers la France cet été.

Certains policiers avaient demandé à ce qu’aucun de leurs collègues ne soit placé en détention provisoire. Le policier accusé d’être l’auteur du tir de LBD ayant atteint Hedi a été placé sous contrôle judiciaire le 1er septembre. Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a tenu à rappeler « quelques fondamentaux », comme le fait que « les juges et les procureurs travaillent tous les jours en bonne intelligence avec la police pour poursuivre les délinquants avec les mêmes objectifs de protection de la population ».

« Les juges et les procureurs sont tout à fait conscients de l’extrême difficulté du travail des policiers au quotidien » et « tiennent toujours compte de ce contexte qui peut encore être aggravé par des émeutes pour apprécier l’usage proportionné de la force », a-t-il ajouté. « En revanche, les juges et les procureurs sont fondamentalement, à l’image de la société française, attachés au principe de l’égalité de tous devant la loi et aspirent à une police républicaine qui ne serait pas au-dessus des lois », a insisté le magistrat d’un des parquets les plus importants de France.