Meuse : L’homme qui avait frappé un maire condamné à douze mois de prison
Violence Coupable d’avoir agressé le maire de la petite commune de Cléry-le-Grand (Meuse), un individu a écopé de douze mois de prison, dont six ferme
C’était une « lâche agression » dénoncée par le préfet de la Meuse Xavier Delarue. Vendredi dernier, le maire de Cléry-le-Grand était agressé par un de ses administrés qui n’avait pas aimé les remontrances de l’élu alors qu’il se débarrassait de déchets. Cet homme a été condamné lundi à douze mois d’emprisonnement dont six avec sursis par le tribunal correctionnel de Verdun.
L’édile, un retraité de 68 ans, affirme que le prévenu lui a dit « tu me gonfles. J’ai vu qu’il était dans un mauvais jour, qu’il voulait en découdre. Je le tenais à distance avec le bras et il m’a mis un coup de poing », poursuit le maire. Le prévenu, un agriculteur qui semble être en conflit avec le maire depuis plusieurs années, affirme que l’élu l’a d’abord agressé verbalement puis physiquement. Mais quand les gendarmes sont arrivés, le premier magistrat de cette petite commune de la Meuse avait le visage ensanglanté, une plaie au niveau de l’arcade, de la pommette et de la joue. Il aura plus de huit jours d’interruption temporaire de travail (ITT).
« On ne frappe pas un élu »
Jugeant le comportement du prévenu « intolérable » et estimant que son casier émaillé de déjà deux condamnations pour violences commises en 2016 et 2019 comportait un « faisceau d’indices assez importants », le ministère public a demandé qu’il soit « sévèrement puni, ne serait-ce que pour le message renvoyé à l’ensemble de la population : on ne frappe pas un élu », a souligné Claire Marchon, requérant à son encontre 24 mois d’emprisonnement ferme dont six assortis d’un sursis, avec un maintien en détention.
Des réquisitions qui ont fait bondir Me Christophe Hechinger, plaidant que son client n’est pas « l’énervé du village ». L’enquête de voisinage rapporte « des témoignages plus nuancés » que son casier, évoquant un homme « lunatique mais très calme », qui « prend beaucoup sur lui » face à un maire qui a décidé « de ne pas le lâcher », selon certains voisins. « On n’y était pas, mais on peut supposer que le maire a eu un comportement belliqueux à son égard également ».
Le tribunal a précisé qu’il ne souhaitait pas de maintien en détention pour la partie ferme. Il devra indemniser la victime, suivre des soins et a interdiction d’entrer en contact avec elle.