Nice : Ils ciblaient des homosexuels sur une appli de rencontres pour les voler à domicile

PROCÈS Cinq jeunes hommes, dont un mineur, avaient été interpellés à l’été 2022 après plusieurs vols avec violence commis à Nice, chez leurs victimes homosexuelles. Quatre d’entre eux ont été condamnés et ont écopé de peines de prison ferme

F.B.
Le palais de justice de Nice (Illustration)
Le palais de justice de Nice (Illustration) — F. Binacchi / ANP / 20 Minutes
  • Quatre jeunes âgés de 19 à 21 ans, jugés jeudi par le tribunal correctionnel de Nice pour des vols avec violences, ont été condamnés à des peines de prison ferme, allant jusqu’à quatre ans pour deux d’entre eux.
  • Ils ciblaient des hommes homosexuels, contactés via l’appli de rencontres Grindr, qu’ils venaient agresser à leur domicile.
  • A l’audience, un quadragénaire a raconté comment il s’était retrouvé ligoté, blessé et menacé de mort avec un couteau.

Pour les quatre victimes, des hommes homosexuels, le même modus operandi. D’abord, la prise de contact, la drague sur l’appli de rencontres Grindr. Puis la rencontre à domicile qui vire au vol avec violence, et à l’extorsion. Quatre jeunes âgés de 19 à 21 ans, jugés jeudi par le tribunal correctionnel de Nice, ont été condamnés à des peines de prison ferme, allant jusqu’à quatre ans pour deux d’entre eux, déjà en détention, a-t-on appris de sources concordantes, confirmant une information de Nice-Matin. Les deux autres ont écopé de dix-huit et quinze mois. Ils avaient tous été interpellés à l’été 2022 après une série de quatre agressions aux côtés d’un cinquième individu, mineur.

A l’audience, un quadragénaire a raconté comment il s’était retrouvé ligoté, blessé et menacé de mort avec un couteau à son propre domicile. Persuadé d’ouvrir sa porte à un homme avec qui il avait échangé sur son smartphone, il s’était finalement retrouvé nez à nez avec trois individus, forcé de leur fournir les codes confidentiels de ses cartes bancaires et ses bijoux, entre autres, détaille le quotidien régional.

La « réunion » et pas l’orientation sexuelle comme circonstance aggravante

Cet homme de 45 ans était le seul des quatre personnes citées dans le dossier à s’être déplacé à l’audience, jeudi. « 80 % des victimes de ce genre de guet-apens ne déposent pas plainte », a précisé Me Xavier Fruton, l’avocat du centre LGBTQIA + Côte d’Azur, dont la constitution de partie civile n’a pas été accordée par le tribunal.

La circonstance aggravante de l’orientation sexuelle des victimes n’a pas été retenue au bénéfice de la « réunion » de ces vols avec violences. « Nous déplorons, encore une fois, que la justice ne retienne pas le caractère aggravant de l’homophobie, flagrant à notre sens dans cette affaire, a réagi Erwan Le Hô, le coordinateur de la structure, cité par Nice-Matin. Ce sont bien des hommes homosexuels qui étaient visés en tant que tel. »