Argenteuil : L’ancien maire de la ville jugé pour détournement de fonds publics et favoritisme
détournement L’ancien maire d’Argenteuil Philippe Doucet, mis en cause pour avoir créé un hebdomadaire municipal sans appel d’offres en 2008, est jugé depuis mercredi à Paris pour détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et délit de favoritisme
« Les éléments qui me sont reprochés sont infamants », s’est plaint devant le tribunal correctionnel l’ancien maire PS d’Argenteuil Philippe Doucet en ouverture d’une audience qu’il attendait « depuis 2014 ». L’ancien édile de la commune du Val-d’Oise, mis en cause pour avoir créé un hebdomadaire municipal sans appel d’offres en 2008, est jugé depuis mercredi à Paris pour détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et délit de favoritisme.
M. Doucet, actuel membre du conseil national du parti socialiste, a fait valoir sa méconnaissance d’alors en matière de gestion d’une collectivité, lui qui, jusqu’en 2008, n’avait été qu’élu de l’opposition. « Sortir une feuille de chou de six ou huit pages, avec moins de 10.000 signes, ça me paraissait possible », raconte Philippe Doucet à la barre. « Je n’imaginais pas le niveau de procédure que ça nécessitait », a ajouté celui qui était cadre supérieur dans le secteur privé, avant d’entrer en politique.
Une facture totale s’élevant à 206.025 euros
La création et la conception de cet hebdomadaire municipal ont donné matière à une très large partie des débats mercredi. Il est ainsi reproché à Philippe Doucet d’avoir confié la réalisation de « L’Argenteuillais » à la société d’un élu PS de son département, Alain Assouline, sans mise en concurrence, avec une facture totale, pour une cinquantaine de numéros, s’élevant à 206.025 euros. Questionné à plusieurs reprises, tant par le juge que par la procureure sur l’absence d’appel d’offres, il perd patience : « tout ça à l’époque n’arrivait pas sur mon bureau », « tout ça n’était pas dans mon radar ».
« Pourquoi voulez-vous que je ne fasse pas confiance à une directrice de communication, à un directeur financier ? », dit l’ancien élu. « Tout ce monde-là se couvre en disant que c’est la faute du maire mais eux n’ont pas fait leur travail, » tacle-t-il. En amont de ce procès, Alain Assouline a été condamné, en juin, à 35.000 euros pour recel de favoritisme et recel de prise d’intérêt illégale, en reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de plaider-coupable à la française. Le procès se poursuit jeudi avec les réquisitions et plaidoiries.