Strasbourg : Les accusés d’un incendie mortel condamnés à 23 ans et quatre ans et demi de prison

Flammes L’un des accusés a été condamné pour incendie volontaire et le second pour « complicité »

20 Minutes avec AFP
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Des pompiers français se tiennent devant un bâtiment endommagé à Strasbourg le 27 février 2020, au lendemain d'un incendie.
Des pompiers français se tiennent devant un bâtiment endommagé à Strasbourg le 27 février 2020, au lendemain d'un incendie. — Patrick HERTZOG / AFP

L’incendie avait causé la mort de cinq personnes, à Strasbourg en 2020. Ce lundi, la Cour d’assises du Bas-Rhin a condamné à vingt-trois ans de réclusion criminelle Sassoun Azarian pour l’incendie « volontaire » et à quatre ans et six mois de prison Munasar Ali Abdullahi pour non-assistance à personne en danger.

Dans la matinée, l’avocat général, Alexandre Chevrier, avait requis une peine de vingt-cinq ans de réclusion à l’encontre de Sassoun Azarian, estimant qu’il avait « volontairement » lancé un mégot dans la colonne électrique de l’immeuble, et de 12 ans de réclusion à l’encontre de Munasar Ali Abdullahi, pour « complicité ». Les deux hommes encouraient la perpétuité.

Une « intime impression »

A l’annonce du verdict, Sassoun Azarian, jeune homme de 24 ans d’origine azerbaïdjanaise, a dénoncé une décision « injuste » et « raciste », interrompant le président de la Cour, Antoine Giessenhoffer. Il a également été jugé coupable de non-assistance à personne en danger.

Son avocat, Me Randall Schwerdorffer, a dénoncé un verdict fondé sur « une intime impression » plutôt que sur une « intime conviction ». « Il est bien évident que nous ferons appel, car il nous paraît évident que le caractère volontaire [de l’incendie] ne peut pas être démontré dans cette affaire », a souligné l’avocat, qui avait réclamé que les jurés se penchent sur l’aspect « involontaire » du départ de feu.

Un accusé acquitté

A l’inverse, la cour a acquitté Munasar Ali Abdullahi pour les charges d’incendie volontaire ayant entraîné la mort. Elle l’a condamné uniquement pour non-assistance à personne en danger, prononçant une peine de prison proche des cinq années encourues, assortie d’un mandat de dépôt. « Cet acquittement nous satisfait », a réagi Michaël Wacquez, son avocat.

« On estime que Munasar Ali Abdullahi n’a pas les facultés mentales pour prendre des décisions dans des situations extrêmes, la peine prononcée pour le délit connexe reste difficile à admettre », a-t-il poursuivi, indiquant qu’il allait étudier la possibilité de faire appel. Tout au long des cinq jours de procès, la question des facultés mentales de ce jeune homme de 25 ans s’est posée. L’enquêtrice de personnalité a relevé chez lui « un retard de développement moteur et intellectuel », son QI a été mesuré à 53. L’expert psychiatre, au contraire, n’a décelé « aucune anomalie mentale » chez cet accusé qui « ruse, fabule et a réponse à tout ».