Stade Rennais : «J'ai senti une décharge à la cheville», Baptiste Santamaria et son ex jugés pour violences réciproques
Dispute Le milieu de terrain était convoqué devant le tribunal correctionnel de Rennes suite à une dispute survenue avec la mère de ses enfants
- Le joueur du Stade Rennais Baptiste Santamaria et son ex-compagne étaient au tribunal pour une affaire de violences réciproques.
- Une dispute avait éclaté entre les deux mis en cause devant leur fils alors âgé de 5 ans.
- Les deux prévenus, également victimes, ont nié toute volonté de violence.
La salle d’audience numéro 101 était quasiment déserte en ce vendredi matin. Seuls quelques journalistes étaient présents dans la salle. Au lendemain de son match de Ligue Europa remporté contre le Maccabi Haïfa, le joueur du Stade Rennais Baptise Santamaria était convoqué à la barre du tribunal correctionnel de Rennes dans une affaire de violences conjugales où il est à la fois prévenu et victime. Son ex-compagne lui reproche de lui avoir porté deux coups lors d’une dispute devant leur fils aux abords de son domicile à Vern-sur-Seiche, le 21 octobre 2022.
Debout à ses côtés, son ex-compagne est dans le même cas. Celle qui dénonce ces deux coups est également accusée par le joueur de football de lui avoir porté un coup de pied à la cheville. Le milieu de terrain du Stade Rennais était alors en phase de rééducation après une vilaine blessure sur cette même cheville contractée un mois avant la dispute. « J’avais enlevé mon attelle une semaine plus tôt. Je n’avais pas récupéré tout mon équilibre », a expliqué le joueur du Stade Rennais à la barre, avant d’évoquer « une sensation de décharge » au moment de l’altercation.
L’affaire est pourtant passablement banale et semble venir encombrer un tribunal déjà bien occupé. Car au-delà de la faible gravité des faits, un élément interpelle. En janvier, le footballeur et son ex-compagne avaient retiré leur plainte réciproque, expliquant « vouloir passer à autre chose ». C’est le parquet de Rennes qui avait jugé bon d’emmener la procédure jusqu’à une audience correctionnelle. « Il n’y a pas de petit dossier pour les victimes. Mais je pense que nous sommes dans une affaire qui prend des proportions déraisonnables », relève l’avocat de l’ancienne compagne du joueur. « Je n’y connais rien en football mais on peut penser que si monsieur n’était pas footballeur professionnel, il n’y aura pas eu toutes ces poursuites », ajoute Me Sammy Jeanbart. Ce dernier a tout de même demandé la condamnation du joueur, estimant qu’il avait « reconnu les coups portés » en évoquant « la légitime défense ».
« Elle m’a dit qu’elle conduisait mieux que moi »
Rembobinons un peu. Nous sommes le 21 octobre 2022 quand Baptiste Santamaria se présente avec sa nouvelle compagne devant sa maison où vit son ex, dont il vient de se séparer. Il doit récupérer leur fils de 5 ans pour le week-end et souhaite que ce dernier monte dans la voiture conduite par sa nouvelle petite amie. La mère du garçon refuse, estimant qu’elle ne sait pas qui est cette femme ni comment elle conduit. S’ensuit un délicieux échange d’amabilités entre les deux femmes. « Elle m’a dit qu’elle conduisait mieux que moi. Je lui ai répondu que je préférais être piètre conductrice que de mettre un joueur de Ligue 1 en trophée et d’avoir la syphilis entre les jambes », détaille Stacy G. à la barre.
Cette dernière était en couple avec Baptiste Santamaria depuis 2015 alors que ce dernier évoluait à Tours. Elle l’a ensuite suivi à Angers puis à Fribourg (Allemagne) avant d’arriver à Rennes, où le milieu de terrain avait signé en 2021. Après quelques mois de vie commune à Vern-sur-Seiche avec leur premier enfant, le joueur avait décidé de rompre, peu de temps avant la naissance de leur fille. « Elle était enceinte de sept mois quand elle a appris qu’il partait. Une semaine avant, elle avait organisé une fête pour annoncer le sexe du bébé à sa famille », rappelle l’avocat de Stacy G.
L’avocate du joueur plaide la relaxe
Interrogés par la présidente, les deux prévenus victimes ont maintenu leur version. Elle nie avoir porté un coup à son ex-conjoint. Lui estime avoir simplement « repoussé » la jeune femme, qui fait plus d’une tête de moins que lui, évoquant « une décharge » suite au coup prétendument reçu sur une cheville meurtrie. Examiné par un médecin en marge de leur garde à vue, l’ancien couple avait reçu un jour d’ITT chacun et « une prescription de paracétamol », comme l’a rappelé la présidente avec un brin d’ironie.
« Monsieur Santamaria ne doit absolument pas être condamné », a défendu son avocate Me Catherine Glon, qui estime que son client « n’a porté aucun coup » mais au pire « peut-être un geste ». Devant le tribunal, l’avocate a même tenté de mimer la scène pour défendre son client, diffusant trois vidéos prises juste après la dispute où l’on n’apprend presque rien.
Les quelques curieux présents dans la salle ont également eu droit au déballage des efforts financiers consentis par le joueur depuis leur séparation et même à la révélation du salaire mensuel du milieu de terrain, comme tous les justiciables qui se présentent à la barre. Le procureur a simplement requis un stage de citoyenneté à l’encontre des deux prévenus, évoquant un dossier « parole contre parole ». Après une petite heure d’audience, la présidente a mis en délibéré la décision, qui sera rendue le 6 octobre.