Lyon : Accusé d’avoir diffamé Benzema en le caricaturant aux côtés de djihadistes, un militant d’extrême droite relaxé

PROCES Damien Rieu encourait 10.000 euros d’amende pour avoir posté un photomontage du Ballon d'or en 2020

20 Minutes avec AFP
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Karim Benzema avait porté plainte pour diffamation contre Damien Rieu après la publication d'un photomontage le caricaturant aux côtés de combattants islamistes. Ce dernier a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Lyon.
Karim Benzema avait porté plainte pour diffamation contre Damien Rieu après la publication d'un photomontage le caricaturant aux côtés de combattants islamistes. Ce dernier a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Lyon. — AFP

Le parquet avait requis une amende de 10.000 euros. Poursuivi pour diffamation après avoir posté un tweet montrant Karim Benzema aux côtés de djihadistes, Damien Rieu a été relaxé ce mardi par le tribunal correctionnel de Lyon. Une décision dont s’est immédiatement félicité le militant d’extrême droite.

« Je viens de gagner mon procès face à Benzema et ses compromissions islamistes », a aussitôt posté l’intéressé sur X. Et d’enfoncer le clou : « Le tribunal a reconnu que j’avais parfaitement le droit de dénoncer les ambiguïtés islamiques du Ballon d'or ».

En 2020, Damien Rieu, de son vrai nom Damien Lefèvre, avait publié un photomontage, dans lequel on voyait le footballeur pointant un doigt au ciel à côté de combattants islamistes, accompagné du commentaire suivant : « Je crois que Benzema veut nous passer un message ».

« Une aberration »

Le tribunal correctionnel de Lyon a estimé que ce message, même diffamatoire dans les termes, pouvait bénéficier de la bonne foi, ce qui entraîne la relaxe en matière de presse.

« Accorder la bonne foi à Damien Rieu, c’est une aberration, réagit l’avocat du joueur, Sylvain Cormier, à la sortie du palais de justice. On a le droit de se moquer de Karim Benzema, (…) d’avoir une opinion différente de la sienne, mais de l’associer à un terroriste, ça, on n’a pas le droit. » Ce dernier a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision.

Insinuer une proximité entre le footballeur et des djihadistes « constitue une insulte à l’égard de ceux qui luttent contre le terrorisme islamiste, et de ceux qui en ont souffert dans leur chair », avait alors rappelé le procureur, Alain Grellet, lors de l’audience en juin dernier.

De son côté, Pierre-Vincent Lambert, avocat de Damien Rieu, soutient que son client avait « la base factuelle pour écrire ce qu’il a écrit ». La « base factuelle » ? Un « like » que Karim Benzema a posé en faveur sur Twitter sous le compte d’un sportif du Daguestan qui avait qualifié des caricaturistes « d’ennemis de l’islam », a-t-il rappelé lors de l’audience.