Chauffeur de bus tué à Bayonne : Des témoins racontent la « colère assez inarrêtable » des accusés

procès Wyssem Manai et Maxime Guyennon sont jugés jusqu’à jeudi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, après la mort de Philippe Monguillot, décédé après une agression le 10 juillet 2020

20 Minutes avec AFP
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Chauffeur de bus tué à Bayonne : Les deux suspects jugés devant les Assises — 20 Minutes

La violence de la scène les a marqués. « Les deux garçons étaient bourrés d’adrénaline, en proie à une colère assez inarrêtable. » Des témoins, encore choqués trois ans après l’agression mortelle de Philippe Monguillot chauffeur d’autobus à Bayonne, ont évoqué mardi à la barre les coups mortels portés par les deux accusés. Wyssem Manai et Maxime Guyennon sont jugés jusqu’à jeudi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Au lendemain de la diffusion, sans son, des images de vidéosurveillance pour éclairer la cour d’assises de Pau, des passagers de l’autobus sont revenus sur le déroulé des violences. Ce 5 juillet 2020, vers 19 heures, les deux accusés, Wyssem Manai et Maxime Guyennon, montent dans l’autobus conduit par Philippe Monguillot avec un troisième camarade et son chien. Durant le trajet, le groupe installé à l’arrière du véhicule « moque » la conduite du chauffeur après un petit choc contre un trottoir.

Quand un quatrième individu rejoint le trio à un arrêt, le chauffeur quitte sa cabine pour se rapprocher d’eux et leur demander « de mettre un masque ou de sortir », racontent plusieurs des témoins entendus. « Le ton est très vite monté, il y avait beaucoup de tensions, des insultes ont été dites », raconte Félix, un passager qui a assisté à la scène. Wyssem Manai se poste dans un « face à face avec le chauffeur ». « Ils se toisaient, c’était très tendu, il y a eu un blanc et le coup de tête du chauffeur est parti ».

Des témoins en larmes

Les violences se poursuivent dehors. « Les gens criaient pour qu’ils arrêtent, le chien aboyait », poursuit Félix. Philippe Monguillot, qui a reçu des coups au sol, arrive à se relever, semble vouloir s’éloigner. « On pensait que c’était terminé, mais on sentait que les deux garçons étaient bourrés d’adrénaline, en proie à une colère assez inarrêtable », raconte encore le témoin.

Vincent, pompier volontaire, se trouve alors aux côtés de Philippe Monguillot, auquel il pose des questions pour s’assurer de son état. « Ses réponses étaient celles de quelqu’un de désorienté. » C’est alors que Wyssem Manai, qui s’était éloigné, revient en trombe pour asséner un dernier coup de poing. Les témoins racontent le choc terrible du crâne de Philippe Monguillot contre le bitume.

« Je l’avais encore en vie avec moi et en une fraction de seconde, c’est terminé », lâche Vincent, en sanglotant. « C’est un souvenir qui me fait du mal. Quand on est secouriste, on n’est pas là pour laisser des gens mourir ». « C’est une altercation qui dégénère », « c’est arrivé de nulle part et très vite », « personne ne réagit et c’est horrible », dit encore Félix, en larmes.