Saint-Denis : Enquête pour détournement de fonds publics après la vente d’un immeuble par l’ancienne municipalité
détournement A Saint-Denis, les conditions de la vente d’un immeuble en 2020 par l’ancienne mairie de la ville font l’objet d’une enquête du Parquet national financier
L’ancienne équipe municipale de la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) fait l’objet d’une enquête du Parquet national financier à cause des conditions de vente d’un immeuble, a indiqué jeudi une source judiciaire, confirmant une information du Figaro. L’enquête est ouverte notamment pour détournements de fonds publics, pilotée par le PNF depuis la fin du mois de mai, après dessaisissement du parquet de Bobigny, selon la même source.
En juillet 2020, les communistes ont perdu la mairie de Saint-Denis, au profit des socialistes. Selon Stéphane Peu, député communiste de Seine-Saint-Denis alors adjoint à l’urbanisme et président de Plaine Commune Habitat (PCH), organisme public de gestion de logement, l’immeuble en question appartenait à la ville et était géré par l’office HLM pour le compte de la ville, avec un bail emphytéotique qui courait depuis 1992.
« Il y avait urgence à trouver un opérateur qui voulait bien le reprendre »
« Cet immeuble était frappé d’un arrêté d’insalubrité. On ne peut pas comparer le prix au m² d'un immeuble frappé d’un tel arrêté avec les prix d’un immobilier classique », estime-t-il, interrogé par l’AFP. « Il y avait des montants de travaux au m² considérables. Les services fiscaux avaient fixé le prix à 950.000 euros et on l’a vendu à 750.000 euros alors qu’il y avait beaucoup d’offres qui se situaient en deçà », a-t-il poursuivi.
Pour lui, la décote de 20 % par rapport à l’estimation des services fiscaux s’explique parce qu’il restait un locataire à reloger et parce qu’il y avait « un contentieux avec une propriété voisine ». « Il y avait urgence à trouver un opérateur qui voulait bien le reprendre […] Donc on a abouti sur cette SCI [Vifoncière] qui ne cherchait pas à faire de la rentabilité immédiate, ils voulaient le réhabiliter et le conserver dans une optique patrimoniale », a-t-il soutenu.
Selon le Figaro, l’un des membres de cette SCI est gérant de La Clef dionysienne, une société qui bénéficie de marchés publics de la ville, notamment de l’organisme PCH. « Si je dois être entendu, je m’expliquerai, je suis très serein et plutôt fier de ce qu’on a engagé sur le front de la résorption de l’habitat insalubre », a encore ajouté Stéphane Peu.